Voyage avec deux sacs, l’un pour donner, l’autre pour recevoir.

ACAY en tagalog signifie relever, accompagner. Ce mot est le nom d’une association créée par une religieuse marseillaise, Sœur Sophie. Celle-ci reconnait en riant qu’elle a du caractère. Le soir du 06 novembre, pendant la rencontre avec les adultes, elle explique que c’est sans doute dû à ses origines bretonnes, grecques, corses… et bien sûr marseillaises.  Nombreuses sont les ONG qui s’occupent d’enfants mais il y en a peu qui accueillent des jeunes filles de 14 à 20 ans qui ont connu la prostitution, les abus sexuels, le rejet de leur famille, la drogue… C’est pour elles que l’ACAY a créé à Manille un programme qui s’appelle « l’École de Vie’ » et pour les garçons, l’ACAY a lancé un autre programme, « Seconde chance ».

Un volontaire, Laurent Thorigné, marseillais lui aussi est accompagné de Nino, un jeune philippin, qui a bénéficié de l’aide de l’association. Toute la matinée, ils ont rencontré les élèves, les étudiants et les apprentis. L’un de nos jeunes Anthony a participé à la rencontre. Il raconte : « Nino vient d’une famille de dealers depuis plusieurs générations, ses grands-parents étaient dedans. Nino a commencé à dealer pour aider financièrement ses parents. Il n’avait pas le choix : pas d’argent, pas de nourriture à la maison. Un jour, il se fait attraper par la police. Son drame a commencé. Il est amené en prison où les conditions de vie sont horribles. Ils sont tellement nombreux dans la cellule qu’ils sont collés les uns contre les autres et il n’avait pas grand-chose à manger ou à boire. Si sa famille ne lui amenait pas quelque chose à manger, il ne mangeait pas à sa faim. Après ses années de prison, il a voulu retourner chez ses parents. Mais au final, il n’y est pas retourné pour éviter de replonger de nouveau dans la drogue. Il a rencontré sur sa route un bénévole de l’Association ACAY et sa vie a commencé à changer. Pour la première fois, quelqu’un ne voyait pas en lui un toxicomane mais un jeune qui a besoin d’être aimé tel qu’il est. Aujourd’hui, il est marié et il a un enfant. Il veut témoigner et dire comment une rencontre a changé sa vie. »

Laurent nous dit ces quelques mots : « nous sommes présents aussi à Marseille au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de La Valentine pour sensibiliser les jeunes détenus aux actions d’ACAY aux Philippines. Il s’agit à Marseille de développer un travail de réhabilitation auprès des jeunes délinquants et de prévention en partenariat avec certaines écoles ».  Le silence règne dans la salle. Les jeunes sont concentrés sur les propos de l’intervenant.

R. JANIEC

Témoignages d’élèves