Rencontre avec le recteur Majeur – Heureux ensemble

Il est 6h30 du matin et nous partons à Lyon. Il fait nuit. Marseille se réveille doucement et nous sommes au complet. Le voyage peut commencer. Le Recteur Majeur en France ?

C’est évidemment une joie que d’accueillir le supérieur majeur actuel des salésiens, responsable dans le monde des salésiens et « père » de la Famille salésienne. Il est arrivé le 20 février au soir. Le Provincial, le P. Daniel Federspiel, lui a présenté la réalité de la Province salésienne en France, en Belgique Sud, en Suisse et au Maroc, son organisation, ses forces et bien sûr ses points de questionnement.

Nous sommes heureux d’aller à la rencontre du 10ème successeur de Don Bosco, le P. Angel Fernandez Artimé.

La rencontre a eu lieu à l’Institut Notre Dame des Minimes à Lyon avec le réseau scolaire.

La journée s’est terminée par la célébration à Notre Dame du Point du Jour avec la famille salésienne et les paroissiens.

Le message aux responsables d’établissements scolaires :

« (…) Je vais parler en italien et le père Daniel, avec sa façon de parler et ses paroles justes, fera la traduction. D’accord. Il parlait en italien et le père Daniel faisait la traduction.  Avant tout un grand merci pour votre présence, ça vient du cœur et je vais vous dire pourquoi. Non, ce n’est pas parce que je me trouve devant des directeurs et directrices que je me sens bien. Ce n’est pas ça. Mais j’apprécie les moments symboliques et significatifs comme celui-ci. Je suis bien conscient que vous êtes dans votre période de vacances. J’ai bien été informé sur ce point. J’apprécie donc que vous ayez voyagé, beaucoup pour certains et de très loin parce que la France est grande ; la Belgique aussi. (…) J’apprécie beaucoup votre présence et celle du charisme du Sacrée Cœur. (…) Merci de votre présence mais avant tout merci pour votre service. Il ne s’agit pas de paroles de politique ou de gentillesse. Mon engagement est tout autre. Je vais vous parler d’une vision synthétique du monde et de ce que veut dire par porter et faire avancer le projet éducatif et pastoral. Je vais commencer par les points principaux que j’ai déjà partagés avec le conseil de tutelle. Vous êtes des personnes qui ont été choisies et vous avez été appelées pour garantir le charisme. Vous n’êtes pas des personnes que le gouvernement a trouvé dans la rue. Vous êtes des personnes très importantes qui ont été choisies pour garantir un style qui dure. Je pense que vous comme nous, les consacrés, vous êtes conscients que dans certaines parties du monde la présence de consacrés devient plus faible. C’est le cas de l’Europe et de toutes les institutions religieuses. (…) Aujourd’hui, ce qui est important c’est ceux qui offrent une formation à nos jeunes et adolescents. Nous ne serons jamais totalement satisfaits dans les domaines de l’éducation parce qu’il y a toujours de grandes questions comme par exemple : préparons-nous bien ces jeunes pour la vie ? Préparons-nous seulement leur cerveau ou ouvrons-les-nous aussi au sens de la vie ? Quand nous voyageons à travers le monde, nous pouvons être stupéfaits d’un phénomène toujours croissant : les adolescents et jeunes s’en prennent à leur vie par le suicide. C’est un grave problème dans quelques pays. C’est une réalité croissante. Et c’est facile à comprendre, il manque un sens à leur vie. Que pouvons-nous, que devons-nous faire avec nos garçons et nos filles ? Comment, dans la liberté, pouvons-nous leur offrir tant de vision de la vie ? Ça me plait que nous ayons la préoccupation éducative mais que nous ayons aussi la pastorale. La pastorale, ça ne veut pas dire que nous avons une homélie pour chacun. La salle rigole. La pastorale, ça veut dire : la grande question de la vie ? Il s’agit de suggérer des chemins que l’on peut choisir si on le désire. Faire des propositions en toute liberté. Et je vous dirais que c’est l’une de nos grandes forces éducatives. (…) Beaucoup de jeunes nous disaient que nous avons toujours offerts beaucoup de choix avec tant de liberté. Rien par la force. « Vous avez toujours offert un mode de relation très personnelle » disaient certains. (…) Je voudrais terminer en vous disant comment se passerait notre rencontre si Don Bosco était au milieu de nous ? Je dirais ceci à mes confrères salésiens de Don Bosco.  Si Don Bosco était au milieu de nous, ça ne serait pas possible pour lui de se lamenter. Sa vision ne serait pas de dire une solution sur le ton de la nostalgie. Je suis convaincu que Don Bosco nous dirait : nous avons une mission merveilleuse. Il dirait que nous avons 40, 45 milles jeunes qui tous les jours nous attendent. Nous avons ces jeunes et nous devons leur offrir le meilleur de nos capacités. Pour cela, nous devrons offrir à nos jeunes ce service, je ne dirais pas de qualité mais d’authenticité. Mais je vais profiter même si ce n’est pas mon devoir, je vous dis merci. Merci vraiment. Je suis convaincu de ce que je vous dis. Merci que nous ayons la capacité de réaliser ce songe. Le songe éducatif de Don Bosco et de votre fondateur. Son temps est dépassé et il est déjà au paradis. Mais ça veut dire que c’est à nous de le réaliser et que nous faisons la réalité de ce grand songe.

(…) Ce qui est spécifique à la Province Salésienne en France et en Belgique, c’est que vous avez une vision, la foi dans l’avenir et vous avez l’espérance. Votre questionnement « comment nous pouvons vivre et garantir la présence en France aujourd’hui ? », j’y répondrai aussi, avec toute la sympathie du monde, à mes confrères salésiens. Mes chers confrères, il est interdit de se lamenter parce que la seule réalité que nous ayons, ce n’est pas celle d’il y a 40 ans. Mais je dirais avec beaucoup de douceur que c’est ce que je trouve vraiment en France. Je peux vous dire qu’en tant que salésien, je suis content de cette situation parce que mes confrères ne nous ont pas dit, « nous allons nous préparer à bien mourir » mais ils continuent à dire « nous devons donner le meilleur pour les enfants et les jeunes en France avec 100 salésiens, avec 200 salésiens, nous portons ce projet ». Est-ce la même chose pour le monde entier ? Je dirais non. (…) »

La rencontre avec les jeunes qui ont présenté leurs projets réalisés dans l’optique du « défi Citoyenneté »

Un jeune slam : « (…) J’étais destiné à sombrer mais Don Bosco m’a repêché

Mon avenir va s’assombrir mais Don Bosco l’empêché

Ya et Ya ya ya. »

A notre tour, Melvin et Ryan, les ambassadeurs de notre maison, présentent notre projet : « Chaque année, le festival Festiclip rassemble pas mal d’établissements scolaires mais pas seulement français, c’est international. J’avais de la chance l’année dernière d’y participer et il y avait des jeunes du Portugal, d’Allemagne et c’est très enrichissant. Chaque établissement prépare un ou deux courts métrages avec un sujet qui intéresse les jeunes et il y a un but éducatif. Le règlement est très strict. Tout doit être fait par les jeunes pour les jeunes. Nous avons écrit le scénario avec l’aide des professeurs mais chaque entrée nous a exprimé et apporté sa touche. Nous avons filmé nous-même et les seuls adultes qui ont participé aux tournages ce sont ceux qui ont joué le rôle des adultes. Je voudrais vous expliquer les différentes étapes de notre réalisation. Une fois le scénario écrit, nous avons décidé où se déroulera le tournage, nous avons fait un casting, nous avons eu un caméraman, il fallait faire les doublages. Vous avez des photos qui sont affichés. Je me suis occupé de faire les montages et nous avons deux versions : une de 9 min et une deuxième de 7 min. En participant à ce projet, ça m’a donné le sens des responsabilités. La satisfaction et la confiance en soi. Nous avons travaillé en équipe et ça m’a donné une motivation supplémentaire, celle de ne pas trahir la confiance des autres. »

Merci à Ryan et Melvin pour leur engagement et présentation. Vous êtes tout simplement the best !

Le recteur Majeur a laissé un message aux jeunes

« (…) Je suis impressionné par votre capacité à écouter. Je vois des jeunes garçons tout près de moi et des jeunes filles toutes jeunes, et pendant une heure, ils n’ont rien dit. La salle rigole. Ceci n’est pas possible avec des jeunes espagnols ou portugais. Ce n’est même pas possible en Italie. Et ce n’est pas pensable en Argentine. Ce n’est pas possible dans une bonne partie du monde. C’est vrai, ça m’a beaucoup touché que les jeunes aient une telle capacité d’écoute. Je voudrais donc vous dire deux choses : pas des choses théoriques mais des choses très pratiques sans oublier la question que vous m’avez posée.

Je voudrais vous dire que le songe de Don Bosco est mon songe pour toutes les maisons et je voudrais vous raconter une histoire authentique qui se passe à Valdocco. Chers jeunes, vous avez tous entendu parler de Don Bosco, n’est-ce pas ? Vous ne connaissais rien de Don Bosco ? Nous avons un problème. Don Bosco qui a créé la famille salésienne. Don Bosco était un ami des jeunes. Maintenant, Don Bosco est mort et il est au paradis ; et c’est bien d’inviter Don Bosco dans toutes vos maisons dans vos projets.   Je vais vous dire pourquoi. C’est bien parce qu’il avait cette sympathie et cette douceur qu’il est arrivé à rejoindre le cœur de tous les jeunes. (…) »

Ryan : « Je suis allé à Lyon pour rencontrer le Recteur Majeur et je veux toujours m’améliorer au fur et à mesure du temps. Je suis motivé à être de plus en plus créatif afin que chaque projet soit une réussite.Les jeunes des autres établissement salésiens étaient très sympathiques, j’ai fait de nouvelles connaissances, ils ont tous parler de leurs projets. Ce qui permet de m’inspirer afin de créer de nouvelles choses. Ceux qui ne sont pas venus, je voudrais leur dire qu’ils ratent une belle aventure. Le Festiclip prouve que Don Bosco n’est pas qu’un simple Lycée, il aide les jeunes à s’épanouir dans leur vie et à préparer leur avenir. Je voudrais participer à tous les Festiclip pendant ma scolarité et j’ai conseillé à tout le monde de fait un court métrage. Je remercie Ms. Janiec et Orlando de m’avoir laissé participer à cette aventure. »

R. Janiec