DON BOSCO : 140 ans d’histoire à Marseille
A l’origine du lycée, l’Oratoire Saint-Léon
L’oratoire Saint-Léon a été fondé en juillet 1878 par le prêtre Don Bosco. Au milieu du XIXe siècle, Marseille était une grande et belle ville de 300 000 habitants. En 1876, la formation des jeunes donnait à penser aux Marseillais. C’était en particulier le cas d’un prêtre, l’abbé Clément Guiol, qui va réaliser un vieux projet de recueillir des garçons abandonnés en faisant appel aux salésiens de Don Bosco de Turin. Don Bosco était alors un prêtre d’une soixantaine d’années qui, 35 ans plus tôt, avait commencé à recueillir les enfants abandonnés de Turin. Les enfants pouvaient parler, être entendus, ils étaient gais et apprenaient des métiers ou poursuivaient des études secondaires. L’abbé Guiol obtint bientôt de Turin une réponse favorable. Don Bosco poursuivait ainsi sa route le long de la côte : Saint- Cyr, Toulon (La Navarre) et maintenant Marseille.
La maison de Marseille fut appelée Saint-Léon pour deux raisons :
- les premiers religieux devaient arriver le 28 juin 1878, jour alors consacré au pape Saint-Léon II ;
- le nouveau pape venait de prendre le nom de Léon XIII.
On parle d’Oratoire et non pas de « patronage » ou « d’orphelinat » parce que Don Bosco voulait donner une image chrétienne de son œuvre.
L’oratoire Saint-Léon fut ainsi implanté 7 Rue Beaujour. C’est à partir de là, par acquisitions successives, qu’il prit ses proportions actuelles.
L’arrivée des salésiens et l’accueil des premiers enfants
Les premiers salésiens arrivèrent le 2 juillet 1878. L’œuvre commença à fonctionner réellement en octobre 1878 : 3 mois après son ouverture, elle accueillait déjà 30 apprentis, menuisiers, cordonniers et tailleurs, ainsi que 40 petits écoliers qui venaient du dehors pour les cours primaires.
Une première brochure consacrée à Don Bosco en 1879 montre que le nombre des enfants accueillis s’élève à 195 : 65 artisans ou apprentis ouvriers et 130 étudiants, dont 86 internes et 44 externes. Les artisans sont tous externes, ce qui faisait 149 enfants à loger.
Le 15 juin 1880, la chapelle que nous connaissons pouvait être bénite et, malgré la loi du 29 mars de cette année qui ordonnait l’expulsion de tous les religieux des congrégations non autorisées et une campagne de presse contre les salésiens, l’oratoire continua son activité.
Les apprentis sont répartis dans quatre ateliers : 20 cordonniers, 18 menuisiers, 15 serruriers et 10 tailleurs.
La construction d’ateliers spécifiques spacieux débuta le 14 décembre 1890.
La première photographie des élèves de Saint-Léon date de 1896. Cette année-là, l’équipement des locaux se complique : il faut acquérir un gazogène.
L’une des manifestations de l’année est la première communion d’une vingtaine d’enfants.
A Marseille, les lectures catholiques illustrées de Don Bosco, parutions mensuelles, ont duré environ 7 ans. L’almanach salésien sortit pendant quelques années.
L’atelier de reliure précéda l’imprimerie vers 1900.
Juillet 1901 : une loi sur les congrégations allait obliger les salésiens à disparaître de France. Après 1903, la maison est confiée aux laïcs, mais dès 1909, on devine le début de la résurrection de l’œuvre ancienne.
Une mission : l’éducation de la jeunesse
L’école Don Bosco ne se propose pas seulement d’abriter l’enfant pendant sa jeunesse, elle a également pour but de lui permettre de gagner honorablement sa vie. C’est une école professionnelle d’apprentissage qui répond aux desiderata formulés par le ministre du Commerce dans sa notice du 31/08/1919 et sa circulaire du 21/11 de la même année.
Cette œuvre de Don Bosco a pour but l’éducation de la jeunesse. Elle reçoit particulièrement les enfants de la classe ouvrière ; elle a ouvert ses portes aux orphelins de la guerre et est autorisée à accueillir des pupilles de la nation.
Ces élèves sont partagés en deux catégories :
- Écoliers, élèves du cours élémentaires et du cours secondaire
- Apprentis : élèves des ateliers d’apprentissage sous la direction de maîtres (Imprimerie, reliure, mécanique, cordonnerie).
L’évolution progressive de ces ateliers a donné naissance au lycée professionnel que nous connaissons aujourd’hui, ainsi que celle, plus récente, du lycée technologique (1996).
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