…il n’y a que le lieu de naissance qui change.

Nous avons accueilli des bénévoles pour organiser une aide pour les nouveaux arrivants, immigrés, réfugiés, et exilés.

Florence, est venue nous exposer comment les bénévoles de son groupe Raphaël (issu du sanctuaire saint Ferréol) s’engageaient dans un accompagnement personnalisé et bienveillant auprès des jeunes migrants (pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance) pour faciliter leur intégration. Cet accompagnement touche trois domaines : l’aide aux devoirs et à l’apprentissage du français, l’organisation d’activités ludiques et culturelles, le soutien à la recherche de stages et d’emplois.

Florence a souligné devant toute la classe que l’expérience ne pouvait réussir que s’il y avait engagement de la part des accompagnants comme des accompagnés.

Les bénévoles sont encore en activité ou pas mais ils ont tous des engagements divers sociaux ou familiaux ; leur temps à tous est précieux mais ils ont décidé d’en consacrer une partie à ceux qui ont besoin d’une aide ou d’un coup de pouce et ce dans la continuité. Les jeunes doivent donc s’engager à respecter les rendez-vous donnés. Il est arrivé dans le passé que les bénévoles viennent au rendez-vous et que les jeunes ne viennent pas sans donner de raison de leur absence ni prévenir à l’avance. Les bénévoles se découragent alors et arrêtent de faire leur service.

Deux jeunes majeurs se sont sentis concernés et ont rencontré Florence devant un croissant et un café. Ils ont raconté leurs expériences et expliqué leurs besoins. Un des deux, tellement heureux de son premier salaire, s’est endetté en achetant du mobilier neuf. Une discussion à 3 s’est engagée pour réfléchir : ce jeune, actuellement soutenu par les services publics pour payer son loyer n’aurait-il pas mieux fait d’avoir recours aux achats d’occasion pour garder de l’argent de côté quand prendra fin son contrat jeune majeur et qu’il devra assumer seul toutes les dépenses dont le loyer ? Ce jeune a été mis en contact avec une accompagnante mais n’a jamais donné suite aux propositions de rendez-vous.

L’autre jeune est dans cette situation où il assume seul toutes les charges financières. Il aurait besoin d’aide dans les démarches administratives : par exemple, il risque l’arrêt de l’allocation de la CAF pour payer son loyer, faute d’avoir rempli à temps sa déclaration d’impôts et de l’avoir portée au bon endroit.

Il travaille à Toulon, il part à 5 heures du matin et revient à 22h00 donc des journées très lourdes et des difficultés pour faire ses devoirs même s’il a un bon niveau en français. Il se sent très seul dans son appartement. Il voudrait trouver une famille pour l’accueillir au moins de temps en temps ; il a besoin de chaleur humaine après tout ce qu’il a vécu. Le groupe Raphaël ne pourra pas le prendre en charge mais Florence promet de faire des recherches pour lui.

Finalement, il est orienté vers La Maison de Frédéric OZANAM, 10 rue Neuve Ste Catherine, où une personne l’attend. Je suis allé avant pour expliquer la situation.

Un troisième jeune était intéressé par l’aide du groupe Raphaël mais il était absent le jour où Florence est venu à Don Bosco. Elle l’a rencontré par la suite. Il est depuis accompagné par un bénévole et ils font ensemble un beau parcours de progrès et d’intégration, source de joies pour les deux parties.

Florence ayant évoqué le problème des locaux pour recevoir les jeunes, je me suis engagé à solliciter le pasteur Benjamin de la rue Gambetta pour mettre à disposition une de ses salles.

Nous remercions Florence et le groupe Raphaël pour leur engagement et leur joie de servir tellement communicative.

Mme Jeanne LAPLANE, enseignante de lettres classiques retraitée et déjà engagée dans diverses associations, a donné de son temps et de son énergie comme bénévole pour accompagner un jeune de seconde MEI qui éprouvait des difficultés à suivre l’enseignement faisant appel à un bon niveau de français.

L’accompagnement était personnalisé et bienveillant. Jeanne Laplane lui a demandé de s’engager à respecter l’engagement pris de part et d’autre.

Les deux premières séances sont consacrées  à  travailler sur des exercices réalisés avec la classe MEI, par exemple des textes sur « une brève histoire du théâtre en France ».

Une autre  séance est consacrée à la correction des textes écrits par le jeune sur son téléphone portable et qui racontent le monde virtuel d’un jeu vidéo qui lui plaît. « J’avais insisté pour qu’il me pose le plus possible de questions. Exemple d’une demande dans un texte racontant à la 1e personne la vie d’un homme  chef de gang : « Pourquoi on ne dit pas je suis morte ? » D’où un rappel du féminin et du masculin.

Ensuite, la lecture d’un petit livre de 65 pages, « l’Histoire de Farnatchi » trilingue, français/anglais/arabe a été proposée.

Consigne : le lire et apprendre par cœur 10 lignes au choix, uniquement pour mémoriser des tournures françaises. « Voyant sa réticence, je reconnais que son univers culturel est complexe. »

Nous avons aussi travaillé sur les réponses aux questions des textes d’histoire.

Finalement, c’est l’échange sur les échecs, véritable passion qui lui a permis de gagner des championnats dans son pays d’origine, qui a produit des fruits bénéfiques sur sa scolarité.

Ses parents ont dit : « Notre enfant est content à l’école, et il est aussi content avec vous ».

Nous nous reverrons quand il fera son rapport de stage, s’il a besoin de mon aide.

« Il me semble pourtant que les codes des textes écrits de l’enseignement sont difficiles à intégrer pour quelqu’un comme lui. Les jeunes scolarisés venant d’un pays étranger ont chacun un bagage culturel différent que je cherche à intégrer dans mon travail avec eux. »

Ce que nous pouvons dire, c’est « merci » à Mme Jeanne Laplane et Mme Florence de Bénazé pour le temps passé avec nos jeunes. Elles préparent l’avenir de beaucoup des jeunes. Sans eux que serions-nous ?

Marqués par des abandons humains, des multitudes de jeunes et d’enfants sont comme des étrangers sur la terre, certains se demandent : « Ma vie a- t – elle encore un sens ? ».

Et toi Jésus le Christ, tu nous l’assures : « Chaque fois que vous allégez la peine d’un innocent, c’est à moi, le Christ, que vous le faites. » Mt 25,40

Mme Florence de Bénazé,  Mme Jeanne Laplane    R.Janiec