Le défi est de taille. Chaque année, nous cherchons des jeunes qui seront motivés pour participer. Nous sommes dans un lycée professionnel et technologique. Chaque année, le projet « Festiclip » est un défi pour les jeunes et les moins jeunes. Nous allons de commencement en commencement. Les jeunes vont et viennent.
Juste une petite anecdote : nous avons été obligés de rappeler à la raison un jeune qui s’engageait dans le « mouvement des gilets jaunes » et qui pendant une semaine était absent alors que son rôle dans le tournage était très important. C’était donc un défi pour nous tous. Pour les jeunes, c’est un engagement, il faut tenir la parole donnée, se mettre dans le projet qui demande beaucoup de temps. Nous pouvons dire qu’il y a 20 jeunes qui ont participé au projet et trois adultes. Certains jeunes ne sont venus qu’une fois, deux fois et après nous n’avons plus eu de nouvelles.
Une fois le montage fait par Ryan, nous partons à Lyon. Nous travaillons jusqu’au bout. En apprenant qu’il y aurait des jeunes représentants d’Espagne, du Portugal et surtout d’Irlande, nous décidons de faire la présentation de notre clip en français et en anglais avec une attention particulière pour nos amis étrangers. Nous avons bien travaillé pendant le trajet et voici le résultat : Ryan a présenté en français et Melvin en anglais : « Bonsoir à tous. Aujourd’hui, nous sommes ambassadeurs de Don Bosco Marseille, je m’appelle Ryan ». Il passe son micro à Melvin qui fait la présentation en anglais et de nouveau Ryan continue : « Nous sommes heureux de vous présenter notre court-métrage qui s’appelle « Addiction ». Je joue le rôle d’un jeune de seconde qui va présenter sa dépendance. Vous allez découvrir comment il est difficile de se passer de son addiction. Nous vous souhaitons de passer d’agréables moments devant notre production. » La présentation finie, ils se tournent et prennent un selfie.
Le président du jury, Jacques Rey annonce ensuite le prix du public. « Nous avons soigneusement dépouillé vos votes et nous respectons totalement votre liberté, c’est votre choix. Le prix du public est attribué à Addiction (applaudissements dans la salle) ». Le président continue : « Je ne peux pas prendre la place du public mais le jury trouve que l’approche est originale avec la présence d’addiction. Je pense que c’est toi, Melvin, on te reconnait grâce à ta taille, la couleur de tes habits (la salle rigole) et c’est vrai c’est un problème l’addiction au téléphone portable parce qu’ils ont le sentiment que leur vie se trouve dedans : les copains, les adresses, les photos, les films, (…)
Quand nous demandons aux jeunes quelle est leur motivation pour y participer, voici les réponses :
Inès : « car il manquait des acteurs et M. Janiec a insisté pour que je participe. J’ai donc tenu mon engagement et c’était une expérience amusante. »
Chèrine : « parce que je trouvais ça amusant et ça a été une expérience de jouer un rôle important. »
Ryan : « J’ai choisi de participer au projet « Festiclip » car je suis passionné de montage vidéo, puis le fait de jouer le rôle principal, d’être acteur, c’était une très belle expérience que je recommande à tous. Le festiclip m’a permis de découvrir de nouvelles choses que je n’aurais pas découvertes. J’aime beaucoup créer de nouvelles choses et faire un court métrage avec une équipe d’acteurs, c’était vraiment passionnant. Je me languis d’être l’année prochaine afin de faire un tout nouveau court métrage ! »
Alexandre : « C’est drôle et c’est intéressant de connaître un nouveau talent ; en plus, je suis allé au bout de mon engagement. »
Anastasia : « J’ai participé car je pensais que ce serait sympathique d’y participer avec mes amies. »
Camille : « J’ai participé au projet « Festclip » car le fait de partager ma passion avec les autres me procure un énorme plaisir ; depuis petite je suis fascinée par les courts métrages et cela m’a permis d’avoir une chance de réaliser mon rêve. »
Léa : « J’ai choisi de participer au projet « Festiclip » car je voulais surmonter ma peur et ma timidité ; ça m’a plu parce qu’on a bien rigolé avec les autres acteurs qui ont participé au projet. »
Vincent : « parce que c’est toujours une expérience de plus à découvrir ou à faire, parce que j’aime tenir mes engagements dans un projet utile et j’aime bien faire du théâtre ; et aussi car je souhaitais que mon investissement dans le projet donne un exemple aux autres et on reçoit beaucoup du public. »
Matis : « Je me suis engagé dans ce projet parce que c’était très drôle d’y participer »
Benjamin : « C’est une expérience intéressante et amusante. On peut y rencontrer des personnes très cools ; c’est une expérience de jouer dans un film et de s’amuser en même temps »
Eileen : « J’ai participé au tournage du Festiclip pour m’amuser et parce que j’aime bien jouer un rôle. »
Le choix du thème ?
Un adulte : « Après une discussion en commun entre jeunes et accompagnateurs, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur une thématique actuelle, un domaine de notre quotidien, dont on parle constamment : l’addiction au portable. Nous avons jeté des idées et nous avons bâti le synopsis autour de cette addiction.
Un autre adulte : « C’est toujours un défi de choisir un thème. Nous sommes dans un Lycée Pro où si l’on veut faire bosser les jeunes, nous en avons pour une éternité. Donc le choix du thème dépend du temps dont nous disposons et de la disponibilité de chacun et c’est un projet interclasse donc on a le problème des élèves qui partent sans cesse en stage. Nous ne pouvons pas aborder tout le thème par manque de temps pour le tournage et montage.»
Qu’est-ce qui vous a poussés à faire ce choix ?
Un adulte : Tout simplement, nous avons demandé à deux professeurs de français de concrétiser le texte que nous avons discuté ensemble. A partir de là, c’est-à-dire quand nous avons eu le scenario, ce sont les jeunes qui ont tout fait : le tournage, le montage, la prise de son … Nous avons fait confiance aux jeunes et nous n’avons pas été déçus.
Qu’est-ce qui nous motive à accompagner les jeunes ?
Un adulte : Pour moi, il est essentiel de travailler sur des projets, et surtout pouvoir sortir du contexte classe pour voir les élèves se réaliser en dehors de mes matières, sur des compétences différentes. Quel bonheur donc de les voir s’intéresser à leur domaine de prédilection, la vidéo, les réseaux, le montage, la création artistique ! J’ai autant appris que ce que je leur ai appris. Travailler avec des jeunes sur un projet moderne, avec des thématiques intéressantes me semblait une évidence et j’avais envie de découvrir des élèves avec un regard et un rôle différent de celui de « simple enseignant ».
Un adulte : Les jeunes que nous accueillons viennent chez nous parce que les années de collège sont des souvenirs très douloureux et ils ont perdu confiance dans leurs capacités et avec ça certains sont démotivés. Notre rôle d’adultes consiste donc à proposer des projets fédérateurs qui permettent aux jeunes de voir l’école autrement. Nous essayons de créer une ambiance de joie. Ça marche et nous sommes tous heureux d’avoir fait un chemin ensemble. C’est un échange permanant. Pour moi, ça entre dans le défi citoyenneté parce que l’essentiel du travail est fait par les jeunes, surtout le montage et le tournage.
Après réalisation et montage fait par Ryan, nous avons mis la vidéo sur youtube et à ce jour, notre réalisation a été visionnée 5538 .
Présentation du clip : « Hugo, jeune lycéen de seconde, est accroc au portable. Il nous raconte une de ses journées et nous montre combien il lui est difficile de se passer de cet objet qui le sépare des autres, l’isole peu à peu. Jusqu’à ce jour… »
Voici quelques commentaires : « Franchement, mec gros bravo pour cette belle œuvre cinématographique ! 😜 », « Très beau film ! Cela change du court métrage fortnite et de l’inondation de youtube par fortnite ! Très bon Film !! GG
« WHOUAAA, ça change des courts-métrages fortnite, on n’en voit beaucoup trop sur youtube du fortnite mais celui-là je l’adore. Continue comme ça je te kiffe : »« Bravo TexVors, ta prof d’art plastique qui t’écrit est fière de ta progression. Tu es de plus en plus doué et ton film se regarde sans modération… Puis-je t’inviter au collège pour que tu nous présentes ton film ? Je travaille sur les addictions cette année avec mes 4eme ; ) particulièrement sur l’écran et les jeux vidéos… ce serait génial que tu interviennes ? Tu peux me répondre via mon mail. Bises. Excellentissime !!! ».
« Franchement, tu as entièrement raison, tu es jeune et tu réalises déjà l’addiction que suscite toutes ces technologies, j’ai la trentaine et j’ai connu la vie sans internet et sans téléphone. Depuis ces créations là, j’avoue être très souvent sur mon téléphone, on n’oublie pas aussi la console, le pc pour les montages et aussi la télévision. On vit dans un monde où nous sommes constamment les yeux sur des écrans qu’ils soient petits, moyens ou grands. Ta vidéo est très bien tournée, tu as même persuadé le personnel de ton lycée pour qu’ils soient sur la vidéo et c’est sympa de leur part qu’ils aient joué le jeu.
Ça m’était déjà venu à l’idée de faire une vidéo sur avant sans téléphone et maintenant avec téléphone car j’ai connu ces périodes de ma vie. En tout cas gros GG à toi et continu ainsi tu gères très bien 😉 »
Après notre séjour à Lyon pour participer au concours, un adulte a écrit : « Pourquoi ai-je décidé de rejoindre le projet ? Travailler avec des jeunes sur un projet moderne, avec des thématiques intéressantes me semblait une évidence et j’avais envie de découvrir des élèves avec un regard et un rôle différent que celui de « simple enseignant ».
Sur le tournage: Ca a été une expérience riche en émotions, une relation « gagnant gagnant » entre les jeunes et moi même et nous en sommes tous sortis grandis, des souvenirs plein la tête.
Sur le week end: L’aboutissement de notre projet avec une récompense à la clé, même si la récompense était déjà acquise avec notre participation, mais aussi le rendu final de notre court métrage. Je remercie les jeunes pour leur implication, ainsi que Madame Themlin et Monsieur Janiec pour leur soutien indéfectible dans cette aventure. A l’année prochaine. »
A la fin du Fesiclip à Lyon, le président du Jury annonce : « Je vais encore vous surprendre mais nous avons encore deux prix à attribuer. Ils n’étaient pas prévus dans le programme mais je vous les annonce. Il y a un prix que nous voulons bien donné cette année mais nous avons eu des imprévus et on n’a pas pu le réaliser pour cette année. Mais il nous tient à cœur depuis quelques temps. On va le donner, en fait, l’année prochaine pour la quinzième section du Festiclip. Ca sera symbolique. C’est prix de la fidélité car il y a une équipe qui est dans la salle qui est là depuis quinze ans. Elle n’a manqué aucun festiclip. Je voudrais les applaudir très fort, c’est Marseille. Et vous dire merci parce que c’est encourageant pour nous. Il y a eu des hauts et des bas, ils ont gagné et ils ont perdu mais ce soir ils ont gagné et nous sommes contents. L’année prochaine, vous apportez quelque chose sur les bras. Je vous promets même si moi je ne serai plus là, je vous le promets. Et le dernier prix parce qu’il faut être réaliste, c’est à vous le public que nous le devons parce que ce public-là a applaudi tous les films et j’ai trouvé que c’est ultra fair-Play. Et pour ça, merci beaucoup de votre implication dans ce festival. Sans vous, ce festival n’existerait pas (…)
Nous sommes très touchés par l’attention qui est portée à notre établissement mais nous voulions seulement participer à toutes les propositions salésiennes dans la mesure du possible et nous sommes heureux que les défis que nous nous sommes lancés au début de chaque année scolaire depuis 15 ans aient aboutis sur cette belle attention. Merci aux organisateurs pour cette récompense. Merci mais comme d’habitude, nous sommes semeurs de bons grains.
Nous remercions tout le monde
d’y avoir participé et surtout au bureau de l’APEL pour l’aide financière qui nous a permis de vivre cette belle aventure. Vous pouvez revoir sur la page Facbook sur la page « festiclip » le déroulement du festival.
R. Janiec