Il fait nuit à la place Castellane : pas de taxi, personne dans la rue. Nous avons l’impression que la vie s’est arrêtée à Marseille. Nos parents nous disent « au revoir » et nous faisons connaissance avec nos camarades : Lola, Maeva, Clarisse, Marina, Elodie, Circé, Laura, Emma, Marielle, Corentin, Nicolas, Jérémy  et tant d’autres personnes.

Dans le bus, nous apprenons quelques mots en italien : grazie, come stai, ciao, bongiorno, aiuto, piacere etc …

Nous regardons un film sur « La vie de saint François », nous lisons les dates clés de sa vie et apprenons sur le contexte  historique dans lequel a vécu saint François ; et surtout, prenons connaissance de la parole qui a changé sa vie : « Va François et répare ma maison qui tombe en ruine. » Quel défi pour lui ! Et pour nous, quels sont les défis qui nous attendent. Peut-être qu’il faudrait mentionner, par exemple, l’énorme défi constitué par le nombre de migrants, un nombre qui explose. Pour affronter ce défi, de multiples collaborations se mettent en place, cette collaboration apporte un souffle nouveau.

Ce qui est demandé, c’est beaucoup plus que d’aider. L’Évangile invite à discerner le Christ, la présence de Dieu, dans le plus pauvre comme François autrefois … Le pauvre est bien aimé de Dieu.

En accueillant des réfugiés, nous recevons plus que nous ne donnons. Ils ont connu tant d’épreuves, par là ils nous stimulent à traverser courageusement nos propres difficultés.

C’est un défi : Faire grandir la fraternité, cela commence à nos côtés, à notre porte. Dépassons des cloisonnements qui peuvent se manifester tout près de nous. Allons vers ceux qui sont blessés par la vie. Écoutons l’histoire d’un sans-abri, une personne avec un handicap, un malade, un réfugié.

Créons de l’amitié. C’est le choix de François qui nous interpelle !

Ouvrons-nous aussi à d’autres cultures et mentalités. Échangeons avec ceux qui pensent autrement que nous, construisons des ponts : entre religions, entre pays européens dont la compréhension mutuelle fait de plus en plus défaut, entre continents.

Lors de notre voyage, nous avons pu visiter les « Carceri », lieu d’ermitage où aimait se retirer Saint François qui a aimé la nature. Il vivait une fraternité avec la création .Voyons la beauté de cet appel puisque nous sommes liés à tout ce qui existe.

Pour tenir face aux adversités qui peuvent survenir au long du chemin, il importe de veiller sur notre motivation. Comment la foi devient-elle une source d’espérance pour notre engagement ?

Sans la prière, sans un approfondissement constant de notre connaissance de Dieu, du Christ et de l’Esprit Saint, notre vie se dessèche, notre engagement risque d’être trop centré sur nous-mêmes, le découragement nous guette plus facilement.

Nous visitons les lieux où  a vécu Saint François : « San Damiano », L’Alverne », lieux où saint François a reçu les stigmates.

Les stigmates : d’où viennent-ils ? Ont-ils une explication rationnelle ? Et d’abord, qu’entend-on exactement par ce mot ?

Les stigmates sont des blessures qui imitent celles du Christ en croix, chez une sainte ou chez un saint, ou même chez une personne qui n’est pas déclarée telle par l’Eglise. Ce sont des blessures très profondes et douloureuses, que l’on retrouve aux endroits que les artistes ont reproduits en peignant la crucifixion : aux mains, aux pieds, à la tête, au flanc, plus rarement au dos, avec les stigmates de la flagellation et du portement de croix.

A la fin de ce pèlerinage, nous avons entendu : «  Aujourd’hui, les tensions et les bouleversements de nos sociétés sont tels que tous, nous devons prendre une décision intérieure forte pour ne pas céder au découragement et ouvrir des chemins d’espérance. Quelle décision ?

Elle consiste à plonger nos racines plus profondément dans la Bonne Nouvelle de l’Évangile. La foi, la confiance en Dieu, ne peut pas être une réalité marginale pour nous. Il s’agit ni plus ni moins de mettre toujours à nouveau le Christ au centre de notre vie. Quel beau projet ! Nous arrivons le matin à Marseille, juste pour le dimanche des Rameaux- pour cette Semaine Sainte, sur le chemin vers Pâques !

Pour affermir notre confiance, osons croire à la force de l’Esprit Saint. Appuyons-nous sur lui, même s’il est invisible. Il est présent en nos cœurs et dans le monde.

Voici les paroles des participants.

Yanis : « Je me suis décidé à partir à Assises car l’Italie c’est un pays plein de culture et ce voyage pouvait m’apporter une expérience unique ainsi que des connaissances divines. Je suis venu par curiosité. La vie de Saint François m’a ouvert les yeux parce qu’il a décidé de changer sa façon d’être et par sa vie transmettre l’amour de Dieu pour tous. Ce qui m’a le plus plu c’est la découverte de l’Italie et la bonne ambiance. François d’Assisse a mené une vie simple et pour moi une vie compliquée avec très peu de biens matériels. Ça reste pour nous tous un exemple de simplicité encore aujourd’hui. Le pèlerinage s’est résumé en un seul mot : INSTRUCTIF.  Ce qui était très difficile, c’est la montée de la colline « Carceri ». A ceux qui n’ont pas eu le courage de venir, je voudrais dire que vous avez raté une belle expérience. »

Théo : « Saint François d’Assise, c’est un personnage très intéressant. Je me suis inscrit pour ce pèlerinage pour ma culture générale et parce que je ne suis jamais allée en Italie. Le pelé était génial et je ne regrette pas d’avoir amené mes potes. La vie simple qu’a menée saint François est un peu compliquée pour notre époque. Le plus difficile, c’était attendre sous la pluie. A ceux qui ne sont pas venus, je voudrais vous dire dommage pour vous nous avons vécu d’excellents moments. »

Nicolas : « Je suis parti en Italie pour visiter un pays et pour avoir plus de culture général et bien sûr par curiosité. J’ai appris pas mal de choses qui me serviront dans ma vie quotidienne et l’exemple de François qui a tout laisser pour s’approcher du Seigneur. Ce que j’ai le plus aimé, c’est la visite d’églises et des cathédrales. Je résumerais mon pèlerinage en un seul mot «  calme ». L’exemple de François m’a appris qu’on peut simplifier notre vie en donnant moins d’importance aux richesses et plus d’attention aux autres. Ce qui m’a fait plus de difficultés, ce sont les célébrations parce que je n’ai pas l’habitude d’y participer. La marche à Carceri était pas mal. Ca montait tout le temps. A ceux qui ne se sont pas décidés de venir, je voudrais dire que vous avez raté quelque chose d’unique. »

R. Janiec