Mad, un jeune Philippin, est venu avec deux bénévoles de l’association ACAY, Laurent et Amycie, pour nous raconter son histoire. ACAY a été créée aux Philippines par une religieuse Marseillaise.
ACAY en Philippisa veut dire « se relever ».

Le but de l’association est de donner une chance aux jeunes en difficultés de 15 à 23 ans à travers des approches éducatives similaires à celles de la pédagogie de Don Bosco : approcher, accrocher, accompagner en leur permettant de redécouvrir la dignité et le sens de leur vie, de devenir des acteurs de changement pour les quartiers où ils vivent. En 2014, l’association ACAY s’implante à Marseille dans la prison pour mineurs à la Valentine pour prévenir de la délinquance et remettre en marche les jeunes à la dérive.
La rencontre a commencé avec le clip de rap intitulé « N’abandonne pas » qui raconte la vie de Mad, son quotidien. « Mon enfance avec mon père, c’était une enfance heureuse malgré que nous étions très pauvres mais à mes 9 ans, mon père est mort. Après la mort de mon père, j’ai essayé de survivre. Il y avait des personnes pour s’occuper de nous. Nous sommes donc allés voir l’un de nos oncles. Mais notre vie est devenue difficile parce que nous devions nous débrouiller pour amener des choses à manger et si nous ne ramenions rien notre oncle nous battait. Nous sommes partis vivre dans la rue quand j’avais 12 ans et une femme m’a dit : « je connais ta mère ». Je suis allé chez elle en pensant que ma situation allait s’améliorer mais au contraire ma Mère était vendeuse de drogues, je faisais des holdups et à 14 ans, je me suis fait arrêter par la police et je me suis trouvé dans la prison avec les adultes. Les conditions d’enfermement étaient très dures. Les surveillants nous battaient. Je n’avais pas de visites donc pas de nourritures. En plus, il fallait montrer aux autres que je suis dur. Un jour, un ami de ma mère a visité la prison et après 6 mois chez les adultes, il m’a fait sortir et j’ai été transféré dans une prison pour mineurs. J’étais un homme violent, je battais les autres mais les éducateurs nous écoutaient et petit à petit, j’ai compris que je pourrais être un leader positif. Les profs me disaient, tu as du potentiel, il faut que tu persévère. J’ai rencontré les membres de l’association ACAY et ma vie a commencé à avoir du sens… J’ai compris qu’il est important d’avoir des potes avec qui tu passes ton temps libre. Grâce au courage que les adultes avez et à la confiance qu’ils ont mise en moi, j’ai évolué et la semaine dernière, j’ai parlé devant la princesse de Monaco. C’est incroyable comme ma vie a changé. »
Les jeunes ont posé des questions :
Hugo : « Quel religion vous pratiquez ? » Aux Philippines, il y a des chrétiens, des adventistes, des protestants, des musulmans mais une minorité. Moi je suis catholique. 95 % de la population est catholique. Grâce à ACAY, Dieu m’a mis sur le bon chemin. Maintenant, je suis plus proche de Dieu. Les sœurs m’ont appris à prier et ça m’a fait du bien. Je demande pardon et je suis en paix. La vie avec Dieu est plus belle.
Gregory : « La langue aux Philippines, c’est quoi ? » Il y a 70 dialectes mais les Philippines étaient une colonie espagnole. On retrouve dans les dialectes des mots espagnols. Après ce sont les américains qui ont eu plus d’influence, et les gens maîtrisent mieux l’anglais.
Jonathan : « Les diplômes, ce sont les mêmes qu’en France ? Non, le système scolaire est très différent.
Hugo : « Quelle drogue avez-vous le plus vendue ? Marijuana ? L’équivalent du crack, « la drogues des pauvres ».
Gregory : « Vous étiez combien dans la chambre ? » Avec ma Mère, 6. Avec mon père, 3.
Je voudrais vous dire : « Ne touchez pas à la drogue, prenez d’autres chemins peut être plus difficiles mais ils vous amèneront au bonheur.»
Les jeunes ont un avis sur la rencontre : à découvrir ici

R. JANIEC