Chaque année, nous nous posons la même question : comment soulager les souffrances de la famille humaine ? Nous avons compris qu’il existe une seule manière, c’est de donner notre temps au service de ceux qui souffrent.
Elora, Cristina, Marine, Vanina, Roméo, Alix, Nathan et Nicolas ont répondu présents pour répondre à la demande des Montfortains de prendre en charge le brancardage des malades. Notre présence est très attendue et désirée par tous. Voir des jeunes qui s’occupent des malades avec une patience inouïe suscite de l’admiration.
Ecoutons les paroles des jeunes qui ont eu l’audace d’aller à la rencontre des malades :
Vanina : J’étais déjà venue en pèlerinage avec ma grand-mère et j’avais énormément apprécié. Je trouvais ça très joli et intéressant mais on ne s’occupait pas des malades. Et quand M. Janiec m’a parlé du pèlerinage, je me suis dit que c’était bien d’aider les gens tant que je peux le faire. Le séjour à Lourdes était très enrichissant autant humainement que culturellement. C’est une ville avec une architecture et une organisation très différente de Marseille. Il y a beaucoup de gens de cultures différentes qui cohabitent bien entre eux. J’ai apprécié énormément écouter des personnes malades, ils nous ont raconté leur petite vie, des anecdotes sur leurs voisines de chambre, en ajoutant leur histoire personnelle. Combien ont eu d’enfants en citant leur prénom ? J’ai aimé leur faire la bise quand on se croisait par hasard, les prendre dans mes bras pour leur dire au revoir et les voir sourire quand on arrive. Pour moi, le message de Lourdes est que peu importe la culture, la langue, l’âge, l’état physique et mental de la personne, si on aime l’être humain tout ira bien. Le contact avec les malades m’a appris à être plus doux et plus à l’écoute. J’ai appris qu’on n’est pas obligé de parler pour communiquer et qu’on a beaucoup à apprendre des gens qui ne sont pas autant autonome physiquement que nous. Je reviens à la maison en faisant plus attention aux personnes qui souffrent du rejet car j’ai énormément de chance d’avoir la santé que j’ai et qu’il est important de profiter de mes proches en bonne santé et de prendre très régulièrement des nouvelles de ceux qui vont un peu moins bien. Une question se pose : comment aimer la vie quand sa dureté m’a blessé ? Peut-être en acceptant la souffrance parce que ça ne sert à rien de retarder les moments où la douleur nous touche. On peut trouver du réconfort dans nos proches et dans tous les gens qu’on aime. A Lourdes, j’ai rendu service aux malades et j’ai aussi servi et aidé mon prochain que je ne connaissais pas. A ceux qui ne sont pas venus, je dirais que ça pourrait paraître ennuyeux mais que c’est très enrichissant. On ne s’ennuie jamais, il y a toujours des choses à faire. Aucune journée ne se ressemble car aucune personne ne se ressemble.
Roméo : Je me suis décidé d’aller à Lourdes d’abord pour aider et rendre service aux malades et mieux connaître la religion. C’était une expérience enrichissante et la bonne humeur rythmait nos journées. J’ai apprécié le respect constant de chaque personne rencontrée, tout le monde était gentil et bienveillant, ça m’a permis de m’approcher plus de la religion et d’en apprendre davantage sur elle. Le message de Lourdes est simple : que la paix est possible entre des gens d’origine différente autour de la religion et de la croyance. Le contact avec les malades m’a appris à être plus tendre et à parler à quelqu’un que je ne connais pas sans forcément attendre une réponse. Je reviens à la maison avec une idée qu’on ne parle pas et on ne considère pas suffisamment les malades et que leur parler ne pourrait que leur faire du bien. Aimer la vie quand sa dureté m’a blessé ? C’est en me consolant auprès de mes proches pour apaiser mes souffrances. J’ai appris à Lourdes à aimer les autres tels qu’ils sont. A ceux qui ne sont pas venus avec nous à Lourdes, je voudrais dire que ça vaut le coup mais que s’ils sont prêt à être sérieux et respectueux quand il faut.
Nathan : Je suis venu à Lourdes pour découvrir la ville, la religion et en apprendre plus sur ceux qui croient. J’ai apprécié les moments de prières, les passages avec les malades à la grotte et le plaisir de partager et communiquer avec des malades. Le message de Lourdes pour moi est d’aimer et d’apprécier les autres tels qu’ils sont et non comment on veut qu’ils soient. Le contact avec les malades m’a appris à être plus présent, d’être plus à l’écoute des malades et d’apprendre à communiquer avec eux pas seulement avec les mots. Je reviens à la maison avec une idée qu’il faut prendre soin des autres, de nos proches car très souvent on ignore qu’ils sont malades. Si la vie nous a blessés, il faut se confier et parler avec un prêtre ou avec un proche. Ce qui m’a le plus touché, c’est de voir les malades sourires parce qu’on les aide et qu’on s’intéresse à eux. A ceux qui ne sont pas venus, je dirais que tout le monde peut venir, c’est un séjour à faire et à refaire. Il y a une très bonne ambiance avec les malades et avec les autres personnes qui viennent pour s’occuper des malades. Le pélé était drôle, amusant, dans une bonne ambiance et très agréable dans la confiance.
Elora : L’idée d’aller à Lourdes m’est venue pour découvrir le brancardage que je n’avais encore jamais fait et ma deuxième motivation était de partir avec Marine. Je voulais avoir l’occasion de repartir à Lourdes car les voyages avec M. Janiec sont sympas. Je me suis rendu compte que les malades sont contents de voir des jeunes faire du brancardage. Ce que j’apprécie à Lourdes, c’est que j’ai bien aimé les brancardages et le temps libre où on a pu se balader. Les célébrations étaient très longues et les temps d’attente des malades à Saint Frai était long. J’ai bien aimé les célébrations malgré qu’elles étaient très longues. Si l’occasion se présente, j’y retournerai car c’est une bonne expérience à vivre. Le pélé se résume par : PARTAGE, ATTENTION, CALME.
Cristina : J’adore le pèlerinage à Lourdes, c’est un endroit très joli. L’année dernière, j’étais à Lourdes pour faire de la garderie mais cette année je voulais découvrir les brancardages. Le temps passe avec les malades mais faire comprendre que certains sont drôles et super gentils (pour certains biens sûr). J’ai beaucoup aimé que nous les jeunes nous soyons au centre de l’attention c’était incroyable. Ce qui était dur, c’est la fatigue et certains malades étaient vraiment lourds. Pendant la célébration, je me suis endormie. J’adore les pèlerinages avec les autres élèves car ça me donne l’occasion de me faire des amis dans d’autres classes. A ceux qui ne sont pas venus, je voudrais dire : « venez, vous n’allez pas les regretter ». Les pélés se résument en Petit déjeuner, Repas de midi, les célébrations avec les malades, repas du soir.
Marine : Ma motivation d’aller à Lourdes était de passer un bon moment avec ma copine Elora. Je ne suis jamais partie à Lourdes donc j’y suis allée par curiosité. Le contact avec les malades m’a fait comprendre qu’il faut être attentif avec eux. Ce que j’apprécie à Lourdes, c’est la beauté de l’endroit et d’être entouré de personnes voulant aider les autres. Ce qui était difficile à supporter c’est le froid, la pluie ça rend les services aux malades pas très motivants. Les célébrations étaient intéressantes avec de très beaux chants mais quelquefois trop longs et très répétitifs. A ceux qui ne sont pas venus, je dirais tant pis pour vous. Le pèlerinage se résume par : SPIRITUEL, PARTAGE, SOCIAL, FROID.
Nicolas : La première fois que je suis venu à Lourdes, j’étais matelot et je voulais quitter la caserne, 33 ans plus tard je suis devenu enseignant et je suis allé à Lourdes pour sécher les cours c’est toujours la même motivation. J’ai eu le désir de partir parce que j’étais déjà venu. Les malades sont très différents avec certains le contact est presque impossible, d’autres vous livrent des bribes de vie, d’autres sont un peu aigris (ça peut se comprendre). Moi j’ai eu une mamie très lumineuse qui était heureuse de tout et elle n’arrêtait pas de remercier. Lourdes a des allures de Casino, c’est un peu le Las Vegas des cathos mais si on gratte un peu les apparences on peut y trouver une paix profonde. J’ai aimé la procession nocturne et le chemin de Croix. A ceux qui ne sont pas venus, je dirais : Allez-y ! Venez en procession. Le pèlerinage se résume : PAIX-JURANCON DOUX- JEUNESSE-SOURCE.
C’est le 75ème Pèlerinage Montfortain à Lourdes. Nous sommes heureux d’y participer. Le directeur du pèlerinage nous a rappelé que la vie est un pèlerinage, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Le pèlerinage stimule notre conversion (…) Il nous faut prendre un temps pour oser, pour nous laisser former, pour témoigner de la Bonne Nouvelle. Le thème du pèlerinage était « Que l’on vienne ici en procession, en famille… ». Ce jubilé, plus qu’un anniversaire est une invitation à mieux vivre l’essentiel de nos vies, un temps de joie, de paix, un temps pour nous renouveler dans la foi, pour nous tourner vers Dieu. Le pèlerinage était présidé par le Cardinal Désiré TSARAHAZANA qui est venu de Madagascar. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » nous a écrit l’apôtre Jean6,29. La foi est pour Jean le cœur de la vie chrétienne. Croire, c’est faire confiance à Jésus, accueillir le mystère de sa personne. Cela explique pourquoi, dans l’évangile de Jean, des expressions comme « Reconnaître », « Accueillir », « Voir », « Venir à » sont des synonymes pour croire. « Qui vient à moi n’aura pas faim, qui croit en moi jamais n’aura soif. » (Jean 6,35). L’objet de la foi est la personne de Jésus, qui vient rassasier le désir le plus profond de l’être humain. Pour croire, selon Jean, on a besoin de signes. La foi est éveillée par la vue. Une rencontre était proposée avec Mme Anne Dauphine Julliand journaliste, réalisatrice et romancière. Elle est l’auteure de « Deux petits pas sur le sable mouillé » et « d’Une journée particulière », et son dernier livre « Consolation »
Son témoignage a commencé par « (…) J’ai perdu mes deux filles. Je le dis le cœur habité par deux sentiments que l’on croit souvent contraires : la douleur et la paix. La douleur de celle qui pleure. Et la paix de celle qui est consolée. A travers sa propre expérience Anne-Dauphine nous a accompagnés sur le chemin de la consolation – en osant pleurer, en osant parler, en osant vivre de nouvelles joies -même si son enfant Gaspard s’est suicidé. Que ce soit à la mort de sa sœur Thaïs ou lors de la maladie galopante de son autre sœur Azylis, Gaspard avait entretenu la discrétion. Il ne s’est pas exprimé et voulait être considéré comme tous les autres jusqu’à ce qu’il finisse par mettre fin à ses jours »
Nous pouvons écouter son témoignage sur you tube : Le retour à la vie d’Anne-Dauphine Julliand après la mort de ses filles – infirmières https://youtu.be/vZQ4x4hpcQo?si=sINBLnPPzk0tAaw
Anne-Dauphine Julliand : « Aux moments les plus épouvantables, Jésus m’a dit : je t’aime encore » https://youtu.be/u4dOL9pUANI?si=VkL655oF2xMDiPNf
Consolé et être consolé https://youtu.be/CGG4xcc2zr4?si=LqXte8HUNHlX36R3
Nous connaissons la date du pèlerinage pour l’année 2025. Nous attendons avec joie ceux qui n’ont pas osé y aller cette année.
R. JANIEC