Merci Michel pour la vie que tu as donnée à notre lycée
Michel SCOTTO, ancien membre du Conseil d’administration, nous a quittés à l’âge de 97 ans pour rejoindre l’Éternel. Pendant 38 ans, il a servi bénévolement notre établissement — toujours curieux, attentif et plein de questions. Son départ nous touche profondément, mais il laisse le souvenir d’un homme de cœur, engagé et dévoué.Né en Algérie, Michel a fréquenté la paroisse salésienne d’Oran. Arrivé en France, il est devenu une figure de la Joyeuse Union Don Bosco (JUDB), qu’il présida de 1976 à 1997, contribuant à maintenir vivante la spiritualité de Don Bosco parmi ses membres. Présent à tous les rassemblements salésiens, il a également accompagné l’AEC Villages Vacances & Camping et exercé plusieurs responsabilités au sein de la Fédération des Anciennes, Anciens et Amis de Don Bosco.

Le Père Jean-Noël Charmoille, alors président du Conseil d’administration, avait exprimé son admiration lors du départ de Michel en 2016 :

 » M. Scotto,
Il semblerait que vous êtes présent dans cette maison depuis 1978. Ce qui fait donc 38 ans.
C’est à peu près la durée d’une vie professionnelle, même si vous l’avez fait à titre gracieux et généreux, et même si vous avez prolongé cette activité au-delà de l’âge légal. A l’époque, le lycée Don Bosco n’existait pas ; on parlait de l’Oratoire St-Léon.
Bien des pages se sont tournées depuis, des évolutions ont eu lieu, que vous avez donc pu accompagner, toujours avec compétence et esprit de service. Vous avez vu l’œuvre se développer, les formations se diversifier, les locaux se moderniser et s’agrandir.
Je pense que vous pouvez attester que la raison d’être de la maison, à savoir le meilleur service des jeunes et de leur formation, demeure un cap qui oriente le conseil d’administration de la Fondation. Parmi les évolutions récentes, je sais qu’il en est une que vous regrettez fortement.
C’est l’absence de communauté. Sachez que nous le regrettons nous aussi.
Mais les salésiens ne sont jamais loin, et on se déplace aujourd’hui facilement. Donc tout n’est pas perdu, pas même l’espoir de revoir un jour une communauté de salésiens à Marseille.
Il faut rappeler que votre attachement aux œuvres de Don Bosco date de votre enfance.
On pourrait presque dire que, comme Obélix dans la potion magique, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit.
C’était alors les œuvres de Don Bosco en Algérie, un pays que vous avez quitté à regret, et où un morceau de votre cœur est resté.
Cet attachement-là, vous le vivez aussi en lien avec vos camarades d’alors, qui se réunissent sous le nom de « Joyeuse Union de Don Bosco ».
C’était alors une œuvre, c’est aujourd’hui un groupe de fidèles qui aiment se réunir, évoquer des souvenirs mais aussi renouveler leur attachement à la Famille salésienne, à Don Bosco et à Marie Auxiliatrice, dans la foi et l’amitié partagées. Revenons à Marseille et à ce que nous célébrons aujourd’hui.
Je ne sais pas si dès le début vous avez occupé la fonction de trésorier, mais en tout cas, c’est votre terrain de compétence. Sur les pages de comptes qu’on vous a soumises, vous avez porté un regard affuté qui vous a permis d’adresser à notre Conseil des questions pertinentes et parfois redoutées.
Mais votre regard et votre attention se sont portés bien au-delà, jusque dans le souci des jeunes et de la qualité de la formation offerte dans ce lycée. Voici quelque temps, vous m’avez abordé en me proposant de laisser votre place. Ce n’est jamais une démarche facile, surtout quand il s’agit d’une activité qu’on aime faire.
Cependant, si parmi vos qualités, il y a la fidélité et la foi, il y a aussi l’esprit de service. Un esprit de service qui ne devient jamais un pouvoir sur les choses, sur les institutions ou sur les gens. Savoir laisser la place et se donner à autre chose, c’est la marque d’une grandeur d’âme.
Pour autant, quitter le Conseil d’Administration, ce n’est pas quitter Don Bosco.
Vous aurez encore bien des raisons de revenir fréquenter cette maison.
Et en tout cas, pour tout ceci, nous voulons vous témoigner notre amitié et vous signifier notre reconnaissance. »
Michel Scotto était un vrai fils de Don Bosco, fidèle à la tradition salésienne et à sa gouaille marseillaise. Il laisse derrière lui une œuvre marquée par la passion, la fidélité et l’amitié, et un souvenir vivant dans le cœur de tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.

R. JANIEC