Nice – Don Bosco nous a unis
Le vendredi le 26 janvier à la station de Drômel j’suis en feu, j’suis chaud, c’est le jour « J » pour partir à Nice. Nous faisons connaissance avec les jeunes de Pastré et de Sévigné et je sens que je vais briller, cet aprem je marcherai sur l’eau. Je suis en feu comme Soprano.
Le Père Jean-Marie Petitclerc avec toute une équipe organisatrice nous accueille : « Vous irez à la découverte de cette ville où Don Bosco est venu une dizaine de fois. Vous aurez à échanger avec votre équipe, vous serez mélangés parmi les établissements scolaires. Cet établissement où nous sommes, c’est une première création hors d’Italie. Je vous souhaite de tout mon cœur, un excellent jeu et un bon courage à tous. » Le défi était le suivant : il y a 140 ans, il n’y avait que des champs ici et nous devions aller à la découverte des lieux où Don Bosco est allé. Nous avons eu la chance de rencontrer les descendants des personnages que Don Bosco a lui-même rencontrés. C’était un jeu de piste à travers la ville. Pour cela, nous étions aidés d’une tablette.
Donnons la parole aux jeunes :
Dilan : « Je suis venu pour visiter Nice et pour sortir de l’ordinaire. J’avais aussi le goût de vivre une aventure et de découvrir de nouvelles personnes. Comme M. Janiec l’a très bien expliqué à mes parents « j’étais un ambassadeur de Don Bosco » ; maintenant mes parents viennent me réveiller en disant : « il est l’heure de se réveiller, M. Ambassadeur. » Ca me plait beaucoup mais finalement qu’est-ce que ça veut dire d’être ambassadeur ? Ce qui m’a le plus plu, c’est le pique-nique, la joie d’être ensemble, la beauté des paysages et de découvrir les beaux quartiers de Nice. Ce que j’ai retenu de cette aventure, c’est que Nice est une très belle ville … mais aussi beaucoup d’autre choses. A ceux qui ne sont pas venus, je dirai vous avez manqué beaucoup de délires. »
Nicolas : « Je suis venu pour sortir de la routine quotidienne, pour rencontrer d’autres personnes et devenir plus social. Je ne suis pas déçu parce que j’ai rencontré beaucoup de personnes très intéressantes. J’apprécie les blagues de nos profs accompagnateurs. C’était une expérience incroyable et je voudrais remercier les enseignants pour avoir été choisi pour vivre ces moments uniques. Oui, c’est vrai c’était bien. »
Louise : « Je suis allée à Nice par simple curiosité. Ce qui m’a plu, c’est la beauté des paysages, les beaux quartiers de Nice, l’ambiance, les blagues et les chants de Ms. Capo et Janiec. L’histoire du séjour de Don Bosco à Nice était intéressante et en plus maintenant, je connais la vie de Don Bosco un peu plus. »
Chloé : « Je suis allée par curiosité et j’ai beaucoup apprécié les moments ensemble. Ce qui m’a le plus plu, c’est la chanson « Travelo ». J’ai compris qu’on est plus fort ensemble et je voudrais recommencer. »
Inès : « J’ai aimé notre soirée la veille du départ à la Communauté. Je suis allée à Nice parce que ça avait l’air d’être cool. Ce qui m’a le plus plu, c’est la découverte de Nice et la joie d’être ensemble. Ce qui m’a marquée, c’est les blagues de M. Janiec « travelooooo ». Ce que j’ai retenu de cette aventure, c’est le partage. »
Maryne : « J’ai pris part à cette aventure en cours de route parce que quelqu’un a démissionné et je me suis portée volontaire, j’avais envie de prendre l’air, de rencontrer d’autres personnes et de m’amuser un peu et rigoler. Les moments marquants, c’était l’ambiance de notre équipe, la joie d’être ensemble et surtout les blagues de M. Janiec, la façon dont M. Janiec abordait les gens sur la route. J’avais l’impression qu’il connaissait les gens qu’il rencontrait dans la rue depuis longtemps. Il parlait avec tout le monde sans gêne et il a dit qu’il était d’origine chinoise. Une des personnes que nous avons croisée y a cru parce qu’il ajoutait des mots en chinois. Je me suis pliée en deux. A ceux qui ne sont pas venus, je dirai : c’est bien dommage pour vous parce que c’était trop bien, nous nous sommes amusés tout en restant dans un cadre scolaire avec nos deux profs rigolos. Je voudrais ajouter : ne changez pas, je veux déjà retourner avec vous. Merci M. Janiec ».
Justine : « Je suis allée parce que mon ami Louis m’a demandé et je suis contente d’avoir pu visiter Nice. Ce qui m’a le plus plu, ce sont les chansons de M.Janiec et Capo mais surtout l’ambiance dans le tram. Nous avons essayé de payer le tram mais ça ne marche pas et c’était difficile de trouver de gens qui connaissent Nice. »
Vivien professeur accompagnateur : « Je suis allé à Nice pour avoir l’occasion de connaitre le réseau salésien. Ce qui m’a plu, c’est ambiance et la présentation de chaque groupe. Il y avait tellement de choses à retenir et il y avait un bel échange entre les établissements. A ceux qui ne sont pas venus, je voudrais dire de s’impliquer davantage dans les sorties extra-scolaires pour que l’esprit de Don Bosco perdure. »
J’ai l’impression de planer, comment passer des rêves aux projets ? C’est un défi pour chacun d’entre nous. Le Père Jean Marie Petitclerc continue : « …Toute la journée, vous étiez sur les pas de Don Bosco, sur les traces qu’il a laissées. Et pourtant son adolescence n’était pas facile. On va s’arrêter sur la vie de Don Bosco quand il avait votre âge. On se rappelle qu’il a perdu son papa à l’âge de deux ans et c’était une blessure qui est restée en lui tout au long de sa vie. Il a grandi dans une famille monoparentale et recomposée. Il vivait seul avec sa Maman et ce n’est jamais simple de vivre seul à l’âge de l’adolescence avec sa Maman. Il était en grand difficulté relationnel avec son demi-frère Antoine de 5 ans plus âgé, celui qui était l’homme de la maison. Don Bosco le supportait mal. Tout son environnement pensait qu’il deviendrait paysan. Mais il a fait un rêve, trois ans plutôt, et il disait « non, ce n’est pas à ça que je suis appelé ». Don Bosco disait que ce ne sont pas les autres qui allaient décider à sa place. Ce ne sont ni mes voisins ni ma Maman qui vont décider de ce que je dois faire de ma vie mais c’est moi qui doit répondre à cette vocation. Pour devenir prêtre éducateur, il fallait apprendre à lire et à écrire, à compter mais c’était une vraie bagarre dans la famille. Son frère aîné ne voulait pas en entendre parler. Il disait que ça ne servait à rien de savoir lire et écrire pour garder des vaches. « Arrête d’être habité par tes rêves, tu es né paysan et tu mourras paysan » lui répétait-il. Don Bosco supportait de moins en moins cette situation, et il commençait à répondre de manière assez forte à son frère. En plus, sa mère a décidé de prendre parti contre lui. Il avait 13 ans et il était en conflit avec son frère et c’est lui qui a été mis dehors. Il a fait un stage de paysan et pendant toute son enfance, il a essayé de faire comprendre à sa mère qu’il ne voulait pas être paysan. On l’oblige à faire ce stage pendant 18 mois. Il parle très peu dans ses mémoires parce que c’est une période et un épisode très douloureux pour lui. Heureusement, un oncle est venu faire le médiateur et il a persuadé la mère de Don Bosco de le réaccueillir chez lui. « Tu ne peux pas laisser ton fils dans cet état ». Il n’est pas fait pour ce métier. Jean Bosco revient chez lui. Enfin, il peut réaliser son rêve, il peut aller à l’école à Castenuovo et ça se passe très mal. Il a deux ans de plus que les autres et il se fait traiter de grand bébé, avec ses sabots de paysan, son look de paysan et au bout de six mois, il déprime au point qu’on l’oblige à changer d’école. Le problème, c’est que l’école la plus proche, c’est Chieri et c’est à 15 kilomètre. Pour cela, il doit quitter la maison pour habiter proche de Chieri. Mais à la maison il n’y a pas de sous, donc il faut bosser, il exerça plusieurs métiers comme barman. Il ne pouvait dormir que dans la soupente des escaliers. Il s’accroche à ses études et devient un prêtre éducateur. Pourquoi la vie de Don Bosco est le signe d’une espérance ? Peut être certains parmi vous ont une vie familiale pas facile. Peut-être pour certains parmi vous, l’école ça ne marche pas très bien. Voici ce que Don Bosco voudrait vous dire : « ma vie familiale n’était pas facile. La vie à l’école était compliquée mais j’ai réussi à réaliser mon rêve ; j’ai réussi à laisser des traces de moi dans l’histoire ». En particulier, ici, dans l’histoire de Nice. Ce que je voudrais dire à chacun d’entre vous, c’est que vous n’êtes pas appelés à être excellent en mathématiques ou en sport, en musique ou en français. Mais chacun, chacune d’entre vous est appelé à réussir sa vie et réussir sa vocation. Nous sommes 7 milliards sur terre et il n’y a pas une personne qui vous ressemble. Tu es complètement unique même si tu es jumeau, tu sais combien vous êtes différents. Et la question qui se pose à toi c’est : qu’est-ce que tu vas faire de la vie qui t’es donnée ? Et quelle trace tu vas laisser sur ton passage sur terre ? La trace que nous laissons sur terre, ce ne sont pas les biens que nous avons accumulés. Vous avez remarqué que la seule trace que nous laissons sur terre se trouve dans le cœur des gens que nous avons aimés.
La Seule trace que Don Bosco a laissée dans le cœur des jeunes. Je voudrais vous partager les dernières paroles de Steve Jobs :
« J’ai atteint le sommet du succès dans les affaires. Aux yeux des autres, ma vie a été le symbole du succès. Toutefois, en dehors du travail, j’ai eu peu de joie. Enfin, ma richesse n’est rien de plus qu’un fait dans lequel je me suis habitué. En ce moment, allongé sur le lit d’hôpital et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que toutes les éloges et les richesses dont j’étais si fier, ont été transformées en quelque chose d’insignifiant devant la mort imminente. Dans l’obscurité, quand je regarde les feux verts de l’équipement de la respiration artificielle et que j’entends le bourdonnement de ces sons mécaniques, je peux sentir le souffle de la proximité de la mort qui m’attend. C’est seulement maintenant que je comprends, une fois qu’on a accumulé assez d’argent pour le reste de sa vie, que nous devons poursuivre d’autres objectifs qui ne sont pas liés à la richesse. Ils doivent être quelque chose de plus important. Par exemple, les histoires d’amour, l’art, les rêves de notre enfance… Dieu nous a formés d’une manière que nous pouvons sentir l’amour dans le cœur de chacun de nous, et pas les illusions construites par la célébrité ou l’argent que j’ai gagné, je ne peux pas les emmener avec moi. Je ne peux emporter avec moi que les souvenirs qui ont été renforcés par l’amour. C’est la vraie richesse qui vous suivra ; qui vous accompagnera et vous donnera la force et la lumière pour aller de l’avant. L’amour peut voyager à des milliers de kilomètres et c’est ainsi. La vie n’a pas de limites. Bouge-toi où tu voudras. Fais de ton mieux pour atteindre les objectifs que tu souhaites atteindre. Tout est dans ton cœur et dans tes mains. Quel est le lit le plus cher du monde ? Le lit d’hôpital. Vous, si vous avez de l’argent, vous pouvez engager quelqu’un pour conduire votre voiture, mais on ne peut pas embaucher quelqu’un pour prendre sa maladie. Les choses matérielles perdues peuvent se retrouver. Mais il y a une chose que vous ne pouvez jamais trouver, c’est quand on perd sa vie. Quelle que soit l’étape de la vie dans laquelle nous sommes en ce moment, au final, nous allons devoir affronter le jour où le rideau tombera. Faites un trésor de l’amour pour votre famille, de l’amour pour votre mari ou femme, de l’amour pour vos amis… Que chacun agisse avec amour et occupez-vous de votre prochain. »
Oui, soyez convaincus et c’est le message de Don Bosco. La vraie seule qualité, c’est la qualité de la relation que nous avons nouée avec les autres. Ce sont les gestes de fraternité, les amitiés naissantes, l’amour qui grandit que vous soyez bons en mathématiques ou un peu moins bons, bons en français ou un peu moins bons, bons en sport ou un peu moins bons. Chacun, chacune d’entre vous, nous dit Don Bosco, est capable de cultiver ses rêves. De retour dans votre établissement, vous serez témoins de cette trace que vous avez découverte du passage de Don Bosco à Nice, cette trace qu’il a laissée dans le cœur de tous les jeunes et qui 140 ans après est toujours visible. Ecoutez son message. Nous les salésiens et salésiennes de Don Bosco, nous comptons sur vous pour continuer de diffuser cette trace et pour lui donner un caractère éternel. C’est à vous que cette trace est confiée, c’est à vous qui demandez maintenant de la faire grandir. Au nom de tous, je voudrais vous remercier et vous dire comment on compte sur vous, sur chacun, chacune d’entre vous pour être une trace du passage de Don Bosco à Nice dans votre établissement. Merci.
Don Bosco a dit un jour : « Moi je fais le brouillon, vous, vous mettez les couleurs ».
R. JANIEC