Il a répondu à l’appel d’abord de suivre le Christ Ressuscité comme prêtre et vivre son engagement comme disciple de Don Bosco comme prêtre et éducateur. Il était l’un des responsables de notre maison. Voici la liste des supérieurs de l’Oratoire Saint Léon de la Fondation Don Bosco depuis la création de notre maison jusqu’au départ de la communauté en 2015.
Don BOLOGNE Joseph de 1878 – 1891, Père GROSSO Jean-Baptiste 1891- 1898, Père MONTAGNINI Dominique 1898-1900, Père OLIVE Ludovic 1900-1905, Père LEVROT Léon 1905-1919, Père CANDELA Antoine 1919-1925, Père SIMEONI Vincent 1925-1931, Père BUZY-DEBAT Jean-Baptiste 1931-1937, Père FAURE Hippolyte 1937- 1940, Père BOUQUIER Henri 1940 – 1946, Père TOESCA Charles 1946-1952, Père BOUQUIER Henri 1952-1958, Père ANFOSSO André 1958 – 1964, Père AMIL Michel 1964-1971, Père DOUSSET Jean 1971-1978, Père DELEMONTEX Charles 1978-1984, Père KOCH 1984-1999 Père LAPORTE Jean 1999-2009, Père RINGENBACH Bernard 2009-2015. En 1988, l’Oratoire Saint Léon change de nom et devient la Fondation Don Bosco.
Etre prêtre, ça veut dire quoi ? Il s’agit plutôt d’offrir son humanité à Dieu et d’accepter que Dieu fasse le reste. Se tourner vers Dieu tels que nous sommes, avec ce qui est bon, mais aussi avec les obscurités, et même les fautes. En quelques mots offrir à Dieu ce que nous sommes. Les engagements de l’obéissance, pauvreté et chasteté impliquent un renoncement, une conversion, on ne peut pas les vivre sans se tourner constamment vers le Christ, avec les blessures qui nous ont marqués, mais aussi avec les dons que nous avons reçus.
Prononcer les engagements fait du religieux un signe concret, visible, de quelque chose qui le dépasse, le signe du Christ présent dans le monde.
En le vivant, il cherche à rendre accessible le Christ. Pour tenir dans un engagement de toute une vie, il s’agit d’oser vivre dans une attente. Quand ils prononcent les engagements, cette attente n’est pas seulement orientée vers l’avenir mais aussi verticalement vers Dieu, dans le moment présent : oser croire que le vide peut être déjà habité par Dieu aujourd’hui, que déjà ils peuvent vivre dans une joie de l’attente.
Un prêtre salésien vis selon le charisme de Don Bosco. Cela consiste d’orienter sa vie vers Dieu et concrètement vers les jeunes surtout les plus en difficulté. L’éducation selon Don Bosco est une affaire de raison, de religion et d’affection. Elle est fondée sur la présence de l’éducateur au milieu des jeunes. La confiance est la clé du succès.
Ecoutons les témoignages de certains parmi ceux qui ont partagé la vie du Père Dousset :
Françoise CALVET a témoigné: « Tout d’abord, j’ai été surprise d’apprendre le décès du Père Dousset car, depuis son départ de Marseille je n’avais pas de nouvelles et même j’avoue que je l’avais un peu oublié. C’est aussi avec un peu d’émotion, surtout à cet âge là. Je me souviens d’un homme discret, effacé mais présent, que l’on voyait traverser la cour au moment des récréations, bavardant avec les uns ou les autres. Je pense qu’il était timide mais disponible si on avait besoin de quelque chose. A cette période, il y avait des difficultés au sujet de l’évolution de l’école, il fallait repenser beaucoup de choses et prévoir l’avenir. Les soucis et les responsabilités ne manquaient pas. L’éducation nationale, les techniques, les normes pour l’internat étaient exigeantes, il ne s’est pas dérobé. En 1978, il a fêté dignement le centenaire de l’école. L’organisation de cet évènement au mois de mai a demandé beaucoup de temps et de travail. Heureusement, tout a été bien. Au revoir Père Dousset et merci. A Dieu ».
Michel Guery a témoigné : « J’ai rencontré le Père Dousset, pour la première fois en juillet 1977 à un entretien d’embauche en gare d’Avignon…Oui !! Plus exactement au « buffet » de la gare d’Avignon où nous nous étions donné rendez-vous afin d’effectuer, (c’était son idée) chacun une moitié du trajet, lui, venant de Marseille et moi de la région lyonnaise. L’Ecole Technique Privée Don Bosco, c’était son nom à l’époque (ETP) et l’Oratoire Saint Léon étaient à la recherche d’un Surveillant Général, le poste étant vacant et la notion de CPE n’existant pas encore. Désireux de me reconvertir et de « changer d’air », j’avais postulé. Nous tombâmes d’accord, entre la poire et le fromage sur les conditions de mon embauche à DB… En réalité, je ne me souviens plus du menu, sinon qu’en entrée, nous dégustâmes un melon de Cavaillon délicieux… Etait-ce un signe avant-coureur selon lequel « je ferais l’affaire ». Ce qui fut fait ! Les négociations, compte tenu de sa grande ouverture d’esprit et peut-être aussi un peu de mon « profil » ne furent pas trop âpres !! Quoique j’ai découvert par la suite qu’il avait pris cependant quelques assurances et renseignements quant à » mon honnêteté, ma sobriété, mon esprit chrétien » (sic), en s’adressant par courrier aux prêtres que je connaissais et auxquels j’avais fait référence… C’était de bonne guerre et je n’en n’ai pas été choqué outre mesure… Les réponses des « Bons Pères » durent le satisfaire, je présume…
J’ai toujours eu pour le Père Dousset une grande affection et beaucoup de respect. Celui que nous surnommions familièrement mais affectueusement » Doudou » ou » Jeannot » (mais entre nous bien sûr !!)) ne laissait pas indifférent. Sa bienveillance, son accueil, sa simplicité m’ont facilité la tâche lors de mon installation à Marseille ainsi que pour mon intégration dans cette Institution que je ne connaissais pas. Il m’offrit d’ailleurs peut-être en cadeau de bienvenue mais surtout pour me faire découvrir la pédagogie salésienne et le message du Fondateur, le livre « Don Bosco à Marseille »…Une édition rare et presque introuvable que je garde précieusement. Grâce à lui, commença une longue carrière de 32 ans dans cette vénérable Maison que j’ai beaucoup aimée.
Je garde du Père Dousset le souvenir d’une personne presque effacée, d’une grande discrétion, que l’on aurait pu assimiler à de la timidité. Ce n’était certes pas un grand orateur, il économisait ses « envolées » orales, mais ce qui était dit, voire même à voix basse était d’une grande pertinence. Je pense qu’en réalité, il ne souhaitait pas se mettre en avant par modestie, humilité…Un homme de l’ombre dirions-nous ? Peut-être, mais en tous les cas, un fin administrateur, un gestionnaire hors pair, d’une grande culture et doté d’une mémoire phénoménale, veillant toujours à ne pas froisser son interlocuteur, ou si d’aventure et malencontreusement, il l’a fait, c’était plus par maladresse que par une volonté déterminée de blesser… La réciproque, malheureusement ne s’est pas toujours appliquée envers lui. Nommé Supérieur de la Communauté, qui a l’époque était importante et s’investissait dans le fonctionnement de l’Etablissement, il accepta cette lourde responsabilité plus par obéissance que par enthousiasme et soif de pouvoir et je sais que ce ne fut pas facile tous les jours. Comme dans toute famille, il fallait composer, arbitrer les petits différends, gérer les « fortes personnalités » et parfois hélas « avaler des couleuvres »… Je pense que sa grande douceur (et même parfois quelques rares mais « saintes colères ») ont eu raison de ces difficultés.
Je demeure persuadé que le Père Dousset, après un longue et belle vie au service des autres, a trouvé auprès de son Seigneur et accueilli par Don Bosco lui-même , un repos bien mérité.
Témoignage d’André LABAT SOREL « Je viens de lire ton message. Tu souhaites rédiger un article sur le Révérend Père Jean Dousset. Oui, je l’ai bien connu et je peux, très modestement te livrer quelques lignes.
Ma première rencontre avec le Père Jean Dousset, remonte à Septembre 1961, il était à l’époque Econome de l’Oratoire Saint-Léon à Marseille. C’est lui qui m’a accueilli et m’a inscrit dans la section Imprimerie pour un apprentissage sur trois années de typographe. J’étais, parmi bien d’autres dans l’établissement, un enfant de la DDASS. Comme pour les autres ados dans cette situation, nous étions régulièrement appelés dans son bureau pour faire le point, sur nos études et nos préoccupations. Il assurait avec bienveillance son rôle de prêtre et d’éducateur.
A l’Oratoire, comme tous les autres religieux (prêtres ou coadjuteurs), il avait un surnom “Radis” plus correct que de dire “radin”. En effet, il était très économe et ne manquait pas de s’appliquer pour lui-même cette ligne de conduite.
Après, mes trois années d’apprentissage, j’ai quitté l’Oratoire, et il a continué régulièrement à prendre, de mes nouvelles… et cela… toute sa vie durant.
A son tour, la communauté salésienne, l’a dirigé vers d’autres établissements. J’ai eu l’occasion de lui rendre visite à Saint-Pierre de Chandieu dans le Rhône, au Foyer Don Bosco à Montpellier, à la maison provinciale sud de Lyon rue Radisson et à la maison de Paris rue des Pyrénées, où il travaillait au service des archives. Entre Montpellier et Lyon, il est revenu à Marseille comme Supérieur, son surnom était “Doudou” plus sympa que “radis”.
Nous échangions au début par écrit et sur la fin par téléphone deux fois par an. Une année j’ai eu le plaisir de l’accueillir une semaine chez moi en Bretagne. Il était venu à Saint-Samson pour marier une petite nièce.
Le dernier mot que j’ai reçu de lui en date du 1er février 2019 :
Cher André,
Je te remercie de tes vœux et de tous tes souhaits. J’espère que pour toi l’année nouvelle a bien commencé et qu’elle te sera propice tout au long des mois à venir. As-tu des nouvelles des marseillais ? Roland Barra m’a envoyé un mot. Bon courage et à bientôt.
Pour moi et les ados de ma génération, le Révérend Père Jean Dousset a été un guide, un éducateur, un modèle par sa sagesse, sa modestie, sa ténacité, son dévouement, sa disponibilité, son sens de l’écoute, son intégrité… de tout cela je lui dis merci.
A l’image de Don Bosco, il s’est entièrement donné au service des jeunes marseillais très souvent défavorisés. Que Dieu et Saint-Jean Bosco l’accueillent à leur table et honorent le fidèle serviteur qu’il a été.
André.
Nous voudrions remercier a chacune et chacun d’entre vous de partager vos témoignages sur la vie donnée au Christ, aux autres et surtout aux jeunes.
Nous remercions pour sa vie et son témoignage d’être disciple de Don Bosco parmi nous.
Nous confions à Dieu le père Jean, qu’il l’accueille maintenant dans la vie en plénitude. Nous te remercions pour sa présence au milieu de nous.
R. JANIEC