L’accueil de Don Bosco est au 78, rue Stanislas Torrents. Deux jeunes assis sont plongés dans la lecture du meilleur journal qui existe « DON BOSCO AUJOURD’HUI » et de la meilleure revue de notre établissement « La voix de Don Bosco 2020 ». Le silence règne malgré l’heure matinale. Qui sont les jeunes messieurs ? L’un est un prêtre salésien Xavier ERST, responsable de la Pastorale des Jeunes, et l’autre il a un surnom, Pilou. Il fait son service civique dans le projet du « Défi Citoyen ».

 Nous sommes allés à notre première rencontre avec les élèves de 2nde.

Le père Xavier se présente avec Pilou et explique la raison de leur présence parmi nous. Ils racontent la vie de Don Bosco « ( …) C’est pas possible que des jeunes de 15 ou 14 ans se trouvent derrière des barreaux. S’ils avaient rencontré quelqu’un à l’extérieur qui leur aurait tendu la main en disant « Moi, je crois en toi, je voudrais faire quelque chose avec toi », jamais il n’en serait arrivé là. Est – ce que franchement vous êtes d’accord avec moi que la place d’un jeune à l’âge de 15 ans n’est pas en prison ?

Où est la place d’un jeune à 15 ans ?

  • À L’école », répond un jeune.

Le père Xavier continue : « Oui, à l’école ou en suivant une formation dans tous les cas. Pas en prison, on est d’accord là-dessus.

Je tiens à la main un billet de 20 euros. Je  préférerais que ce soit 50 euros. Est-ce que quelqu’un est d’accord de le recevoir ?

  • Moi !
  • Et s’il est chiffonné, tu le prends quand même ?
  • Bien sûr », répondent plusieurs élèves.
  • Si je le jette par terre, vous le prenez quand même ? Ce qui s’est passé au temps de Don Bosco et ce qui se passe aujourd’hui est toujours d’actualité, que vous les jeunes vous valez plus que 20 euros. La valeur de votre vie est plus que 20 euros. Votre vie a tellement de valeur qu’elle n’a pas de prix. Moi, aussi j’ai besoin de 20 Euros pour partir bientôt à Paris.

Pourquoi je vous raconte ça, pour vous dire que Don Bosco n’a pas réussi à travailler les jeunes du tac au tac. Il a rencontré des personnes qui lui ont donné des bases et il est allé puiser comme ça.

(…) Je ne sais pas si vous avez déjà vu ce logo-là ? »

Le père Xavier dessine sur le tableau le logo de la Maison Don Bosco et demande : « Qui a déjà vu ce logo-là ? Vous avez reconnu que ce n’est pas le logo de l’OM ?

  • Melvin : Je l’ai vu sur le mur de la Fondation Don Bosco !
  • Qu’est-ce que vous voyez, demande le Père Xavier ?
  • Trois personnes, dit un jeune.
  • Excellent répond le père Xavier. Ils sont unis.
  • Au milieu c’est un prêtre, dit un jeune.
  • Mais le plus important c’est qu’ils sont unis. Et ensemble on se tire vers le haut !
  • Je vois une maison, continue un jeune.
  • Comme nous sommes une maison nous devrions retrouver cet esprit dans chaque établissement. Dans chaque pays où se trouve l’école Don Bosco vous trouverez ce logo.

 

Le temps passe vite et l’échange continue. Xavier raconte : ( …) « J’ai choisi d’être prêtre c’est-à-dire que j’ai donné ma vie à Dieu et aux jeunes, mais je voudrais vous parler d’une fille. C’est ma petite sœur qui s’appelle Magali. Mes parents ont décidé de l’adopter quand elle avait deux ans. Vous savez que l’adoption ce n’est pas une chose facile. En plus, ma sœur avait été abandonnée car elle était trisomique. Quand nous sommes handicapés c’est-à-dire que nous avons quelque chose de moins que les autres mais dans le cas de trisomie nous avons en plus. Ils ont un chromosome en plus. Ce qu’elle a de plus, c’est que ces enfants sont super spontanés, joyeux pour un rien, ils vont rigoler. Moi, comme garçon j’étais en compétition avec mon frère et ici Magali m’a fait découvrir d’autres choses, que nous pouvons être heureux autrement.

Il est temps que Pilou prenne la parole : (…) « Ce qui m’a marqué dans la vie de Don Bosco c’est la rencontre d’abord avec Barthelemy Gareli. C’est un gosse de rue qui en voyant une église est entré dedans. En rentrant, un sacristain a voulu le virer en voyant en lui un voleur potentiel. Don Bosco est entré en action. Il ne connaît pas le jeune mais il a dit, « c’est mon ami laisse le tranquille ». Don Bosco voulait connaitre son histoire donc il lui pose des questions : « Sais – tu lire, écrire… ? » Le jeune répond que non.  Don Bosco continue son dialogue en lui demandant : « sais – tu siffler ? ». Le jeune sourit enfin. Don Bosco a fait découvrir que le jeune a un talent : il sait siffler.

J’ai envie de vous poser une question : Quel est votre talent ? Est-ce que parmi vous il y a des gens qui ont des talents ? Le silence règne dans la salle. Vous pensez que vous n’avez pas de talents ? Le silence persiste. Je vous propose un jeu qui sera très simple : si vous vous sentez concernés vous levez la main. Qui ici sait lire ? Les jeunes lèvent leurs mains. OK.  Qui sait écrire, qui fait du sport, qui sait raconter des blagues ? Vous voyant, je ne suis pas très loin, mais vous avez levé vos mains quelques fois. Moi aussi un éducateur m’a mis en confiance et maintenant je suis capable de parler devant vous malgré que je sois très timide. Michel Margo, c’est un chef de bande et il a été invité à l’oratoire. Don Bosco lui a dit : tu es un vrai leader et j’ai besoin de toi !

Aujourd’hui, les Salésiens ont un grain pour nous lancer des défis et nous déplacer.  Ça fait 10 ans que je suis dans le réseau Salésien et j’ai fait du volontariat. C’est un temps pour moi et pour les jeunes et à mon tour je suis maintenant un formateur.

Nous sommes obligés de finir car la sonnerie nous informe que c’est la fin. Nous remercions nos deux invités pour la qualité de leur présentation et les jeunes pour leur attention.

Un jeune s’approche de moi en me disant, si j’ai bien compris ils nous ont laissé un message : CROIRE EN LA JEUNESSE.

Bilan de la rencontre : paroles d’élèves.

R. JANIEC