Olivier PASSELAC – une personne en or
L’amour de Dieu n’a pas de limites

Comme chaque année, notre prêtre accompagnateur vient à la rencontre des jeunes.
La rencontre commence par une courte présentation de sa vie. Voici quelques extraits :
« (…) Je vis dans une communauté religieuse. Dans cette communauté, il peut y avoir des prêtres, et moi, je suis prêtre dans cette communauté. Dans la vie religieuse, nous ne sommes pas obligés d’être prêtres. Il y a des moines et des sœurs qui ne sont pas prêtres.
(…) L’institut de l’Œuvre de la jeunesse Jean Joseph Allemand existe depuis 225 ans. Elle a été créée par un prêtre nommé Jean Joseph Allemand, ce qui explique pourquoi elle s’appelle l’œuvre Allemand. Il a proposé un programme très simple : ici, on joue et on prie. C’est ce que nous faisons depuis 225 ans. Même si nous passons plus de temps à jouer qu’à prier.
Il a fondé cette œuvre à la fin de la Révolution française, une période très compliquée, surtout pour les catholiques. En effet, la Révolution s’est faite contre ceux qui détenaient le pouvoir, et comme vous le savez, il y avait beaucoup de connivences entre l’Église et l’État. Vous comprenez donc que les gens aient rejeté la religion. Les chrétiens étaient mal vus.
Le prêtre Joseph Allemand s’est alors dit : « Je voudrais faire comprendre aux jeunes que la religion n’est pas seulement complice de l’État, mais aussi une Bonne Nouvelle qui nous aide à vivre. » Il a donc proposé un lieu où les jeunes pouvaient venir, apprendre à lire et à écrire, s’amuser et jouer, tout en découvrant la Bonne Nouvelle qui peut orienter leur vie.
Nous accueillons 800 jeunes qui viennent après les cours, les week-ends et pendant les vacances scolaires. Nous vivons dans une communauté de prêtres, nous sommes cinq ou six. Quand l’œuvre fonctionne pendant les vacances, j’ai d’autres missions à côté.
J’ai aussi une mission d’intervention à la prison de la Valentine.
Je ne sais pas si vous le savez, mais en France, on peut être incarcéré à partir de 13 ans. C’est jeune, mais il n’y a pas beaucoup de détenus de 13 ans en prison. En revanche, il y en a beaucoup entre 14 et 17 ans. Des cours sont donnés, des professeurs et des éducateurs interviennent pour les accompagner et favoriser leur réinsertion. En tant qu’aumônier, je suis là pour montrer que Dieu n’est pas absent de cet endroit. La prison est un lieu de violence, et ma présence sert à rappeler que Dieu est présent partout, pas seulement dans les beaux lieux, les beaux quartiers, les églises, les mosquées ou les synagogues. Il nous accompagne aussi dans nos épreuves. Il ne nous dit pas « vous êtes nuls » (nous n’avons pas besoin de Dieu pour comprendre cela), mais plutôt « Je suis là pour t’aider à te relever et à donner un sens à ta vie. »
C’est pour cela qu’il y a des aumôniers qui viennent s’intéresser à eux, être avec eux et leur dire que Dieu n’est pas indifférent à leur situation, même si la société les considère comme des « parias. »
J’ai également une mission à l’ISTR , car je suis engagé dans un institut qui réfléchit sur le dialogue avec les autres religions. Pendant des siècles, nous nous sommes fait la guerre, mais si l’on y réfléchit, toutes les religions parlent d’un seul Dieu.
Elles pensent qu’il y a un Dieu pour tous. Peut-être cela nous fait-il comprendre que les religions ne doivent pas être un terrain de combat, mais plutôt de rencontre. Ce n’est pas parce que l’on parle de Dieu de manière différente que l’on est obligé de se battre. Le but est de se rassembler. Il est important de bien connaître sa religion, mais aussi celles des autres. Cela peut aider à mieux vivre ensemble.
J’interviens également dans une association appelée « Autres Regards », qui accompagne les prostituées. Très souvent, ces personnes sont vues comme des objets sexuels et sont méprisées ou rejetées par la société. Nous allons à leur rencontre pour les accompagner et les respecter pour ce qu’elles sont. Notre porte d’entrée est de leur fournir des préservatifs et des gels. Nous avons un local où elles peuvent rencontrer des psychologues, des assistants sociaux, des médecins, des avocats, des juristes, etc. Ce n’est pas une association chrétienne, mais j’y vais comme bénévole.
Quand je regarde Jésus, je vois qu’il se rapprochait non pas des gens bien, mais de ceux qui étaient mal vus par la société de l’époque, ceux qui étaient en marge ou qui se sentaient rejetés.
Nous respectons toutes les religions, mais pour moi, ma relation avec Dieu compte.
Est- ce que Dieu peut aimer Hitler et ces personnes qui autour de nous font mal ?

Est-ce que ça vous gêne si je vous pose la question : est-ce que vous êtes croyant ? Plusieurs jeunes lui répondent alors :
– Je suis athée, a répondu un jeune, mais je me pose la question si Dieu existe et si c’est lui qui a créé toutes les choses sur Terre ?
– Je me pose des questions, mais en même temps, je ne fais rien pour trouver des réponses.
– Je suis chrétien et ma foi m’aide beaucoup dans la vie et dans ma relation avec les autres.
– Je crois en Dieu, mais je ne pratique pas. Je ne prie pas, mais je réalise de belles actions dans ma vie. Cependant, si quelqu’un va à la messe mais que son comportement est tordu, il donne un faux témoignage à ceux qui ne pratiquent pas.
– Je suis chrétien parce que la famille du côté de ma mère est pratiquante, donc j’ai fait ma première communion, mais c’est tout. Après, je n’ai pas continué sur ce chemin.
– Je suis musulman pratiquant, car cela m’aide dans la vie. Je ne fréquente pas souvent la mosquée, et quand je le fais, c’est rarement. Toute ma famille est pratiquante, et moi aussi. Cela m’aide à ne pas me perdre dans la vie, car j’ai des repères. J’ai le sentiment de ne pas être seul dans la vie.
– Ma famille est peu pratiquante. Ils croient, mais nous ne pratiquons pas, sauf pendant le Ramadan. Les règles de la religion me rappellent que Dieu est présent dans la vie, mais il n’est pas distant.
– Je suis chrétien et je me pose des questions : qui suis-je ? Où va ma vie ? Est-ce que j’ai été créé par hasard ?
Les témoignages des jeunes après la rencontre.
Louiza : J’ai retenu qu’il ne faut pas juger les gens en fonction de leur classe sociale et qu’il est important de se rapprocher des personnes différentes de nous pour apprendre de leur vie et les aider. C’était une belle rencontre, qui permet de se recentrer sur soi-même et de réaliser la chance que l’on a. Une seule rencontre suffit pour comprendre son message. Il ne faut pas exagérer les bonnes choses dans la vie. La rencontre était marquée par la RÉUSSITE et la BIENVEILLANCE.
Lino : Il porte plusieurs casquettes, et en plus, il a une grande sagesse. J’ai beaucoup aimé ses histoires avec les jeunes en difficulté. Une rencontre a suffi pour moi. Je tiens à souligner qu’inviter une femme prostituée à l’église a complètement changé ma vision d’un prêtre. La rencontre se résume par : SAGESSE, DIEU, DIFFICULTÉ.
Mohamed : La rencontre m’a permis de mieux connaître quelqu’un de formidable. J’aimerais qu’il revienne, car c’est agréable d’écouter son discours, les sujets abordés étaient intéressants.
Baptiste : La religion peut unir les gens. Tu peux prier et tu peux être un mauvais chrétien ; tu peux ne pas prier et vivre une vie conforme à l’évangile. Il peut revenir, car c’était vraiment intéressant. La rencontre était COOL et SYMPA, RELIGION, RESPECT.
Haykel : Cette personne est très gentille. J’ai beaucoup aimé ses débats. Il a une belle perception de la vie et des autres. La rencontre permet aux personnes qui ne s’intéressent pas à Dieu d’en savoir un peu plus sur son existence. La rencontre était COOL, CURIEUSE et à REFAIRE, AIMER.
Ilan : J’ai retenu que toutes les religions étaient les mêmes et que la rencontre était enrichissante. J’aimerais qu’il revienne. Je ne me suis pas ennuyé en l’écoutant. Voilà ce que m’évoque la rencontre : CALME, GENTIL, SYMPATIQUE, BIEN, ATTENTION, CURIOSITE.
Ianis : Tu peux prier et être un mauvais chrétien, ou ne pas prier mais vivre ta vie correctement. Il fait des visites dans la prison pour mineurs à la Valentine. J’aimerais qu’il revienne, car c’est agréable de l’écouter raconter sa vie quotidienne. La rencontre était : INTÉRESSANTE, RICHE EN APPRENTISSAGE, À L’ÉCOUTE…
Ayoub : J’ai retenu qu’Allah, Dieu, est partout, peu importe où nous sommes, même en prison. Il est toujours présent. Il nous accompagne toute notre vie. La rencontre était assez pertinente. La rencontre, c’est la PAIX et le GUIDE.
Farel : J’ai compris que chaque religion est respectable et qu’il faut s’y intéresser pour mieux comprendre la vie et, vraisemblablement, les autres. J’aimerais qu’il revienne pour mieux comprendre le christianisme. Merci de prendre le temps de vous intéresser à nous. La rencontre était : AGREABLE, NOUVELLE VISION.

Enzo : J’ai retenu que Dieu aime tout le monde et que tout le monde peut faire des erreurs. Il est prêtre et il raconte des choses positives qui nous motivent.
J’ai aussi appris où habitent les autres élèves. La rencontre était bien. Elle se résume en trois mots : DIEU, RESPECT, DISCOURS.
Elio : Olivier Passelac est une personne en or, qui trouve du bien partout où il passe. J’ai beaucoup aimé ses propos et son ouverture sur de nombreux sujets de la vie. Je voudrais revivre cette rencontre. Elle se résume à l’OUVERTURE, car en écoutant ses paroles, j’ai appris beaucoup de choses sur la vie que je n’aurais jamais pu imaginer avant.
Camille : J’ai retenu que l’amour de Dieu n’a pas de limites. J’ai trouvé cette rencontre très intéressante. Personnellement, même si je ne crois pas en Dieu, j’ai quand même appris des choses sur Lui. Cependant, une rencontre me suffit. La rencontre se résume en deux mots : INTÉRESSANTE et ENRICHISSANTE.
Galaad : C’est étonnant de voir Olivier à Don Bosco, car je connais le père Olivier depuis longtemps. La rencontre était sympa. J’aimerais lui poser une question : même si je ne suis pas inscrit à l’œuvre, est-ce que je peux quand même passer ? La rencontre se résume en un seul mot : SURPRISE.
Clément : Dieu est présent partout, aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments de la vie. Je me pose la question : si Dieu existe, pourquoi ne puis-je pas le voir ? Il a beaucoup parlé de la religion, et même si nous ne sommes pas croyants, cela nous donne envie de croire, malgré nos doutes.
Walid : J’ai appris davantage sur la vie et j’ai pu partager mon point de vue et exprimer ce que je pense de la religion. La rencontre était intéressante. J’ai retenu que Dieu est là pour nous, qu’il nous accompagne et nous offre son amour à travers la foi. Je pense qu’une rencontre me suffit, mais si le père Olivier revient, cela ne me dérangerait pas. La rencontre se résume en trois mots : ENTENTE, JOIE, PARTAGE
R. JANIEC