Florian Lucchini était élève de Don Bosco de 2008 à 2012 et étudiant de 2012 à 2014. Pendant  sa scolarité, il a participé à plusieurs sorties proposées par l’animation Pastorale. Parmi elles, on peut citer Paris Bosco 2009, Pèlerinages aux Saintes Maries de la Mer,  en 2013 il est parti à Lourdes avec les Montfortains, il a participé aux pèlerinages à Taizé 2010, 2011, 2012. Il a également participé à CampoBosco à Ressin. Il a donc donné son témoignage sur Campobosco pendant le séjour des reliques de Don Bosco à Marseille le 15 novembre 2012. Il faisait partie du Mouvement Salésien des Jeunes. Il fait partie des bénévoles auprès du Valdocco à Saint Jérôme – Sévigné. Il a fait du Volontariat VIDES à Madagascar. Le volontariat est proposé par la tutelle salésienne en France. Il s’agit de partir pendant un certain temps pour partager la vie de jeunes dans un pays où se trouve une communauté salésienne.

Après avoir réussi ses études à Don Bosco, il est parti à Madagascar pendant trois semaines où, avec une Association « Grandir dignement », il a animé le Centre Pénitencier pour les Jeunes Mineurs.

Il a séjourné à Mayotte comme éducateur de rue : « Le but c’était de gagner la confiance des habitants pour aider les jeunes à trouver du travail et les sensibiliser quant à la question de l’eau car nous avons eu beaucoup de contamination à la typhoïde. Vous savez ce qu’est cette maladie ? »

Le retour à la source : Lycée Don Bosco Marseille

Un beau mercredi, il est revenu sur ses pas à Don Bosco Marseille pour une rencontre avec 74 élèves et 12 étudiants qui ont eu l’occasion de l’écouter. Il commence son rendez-vous avec un constat : «  quand j’ai annoncé à mes proches que je partais à Madagascar, mes amis et proches mes disaient : « tu  as de la chance, très beau pays, les plages paradisiaques, le soleil toute l’année etc… » Quand j’ai annoncé aux jeunes Malgaches que je pars en France très souvent j’ai entendu : « Tu as de la chance, je voudrais être à ta place et partir avec toi ». Ils imaginent que la vie en Europe est très facile. Je me suis dit peut être qu’il y a des gens qui peuvent dire : « je suis heureux là où je suis ». Ce qui m’a choqué là-bas, c’est que ce qu’ils comprennent de la France c’est ce qu’on leur montre. Ils pensent qu’en venant en France, ils gagneront beaucoup d’argent, qu’ils trouveront du travail facilement et qu’ils pourront envoyer de l’argent à la famille qui reste au pays. Il voit à la télé beaucoup de pubs. Ils voient les séries américaines. J’étais du côté tropical où l’ambiance est très cool, très festive. En plus, j’étais considéré comme un Messie car je leur apprenais le français, j’étais blanc. Donc parce que je suis blanc j’ai réussi ma vie, j’ai beaucoup d’argent.

Mon séjour à Mayotte : « Les jeunes venaient volontiers vers moi car j’étais le seul blanc et c’était plus facile à se confier sans être jugé car je n’appartiens pas à leur culture. Beaucoup de femmes Comoriennes viennent accoucher à Mayotte. Les jeunes viennent en espérant trouver du travail. Les jeunes qui venaient me voir, ils se débrouillaient en français et si je ne comprenais pas, je leur demandais s’ils acceptaient la présence d’un autre éducateur pour traduire. Ils s’épuisaient pour chercher les mots et je me suis épuisé pour les comprendre.

A Madagascar, ça allait car j’avais plusieurs missions. D’abord, je logeais dans une communauté religieuse de salésiens, des prêtres, et j’étais logé, nourri, blanchi en échange du boulot que je faisais tous les jours. Dans la communauté, il y avait des aspirants qui se formaient pour un jour devenir religieux en tant que prêtre. Je ne sais pas si vous êtes renseignés sur le sujet, mais pour être prêtre, il faut faire de longues  études. J’étais avec eux et mon rôle c’était de leur apprendre le français. »

S’en suit un tour de question/réponses avec les élèves.

Illan : Vous avez appris des mots en malgaches ?

Florian : les mots les plus utiles : merci, s’il vous plait bonjour etc… ainsi que des phrases types du genre « mon nom est Florian ». J’ai appris les jours de la semaine, j’ai aussi appris à compter les mois. Tous les trucs dont je pourrai me servir.

Jason : « Qu’est-ce qui était le plus difficile pour vous ? »

Florian : le plus dur, c’était le retour de volontariat. Pendant longtemps, j’avais du mal à trouver ma place et je n’ai pas honte de vous dire que je suis passé par une période de déprime. C’était très dur à vivre le retour.

Quentin : J’ai remarqué que certains jeunes en prison sont pied nus, et les autres ont des baskets.

Florian : Quand je faisais du volontariat avec l’association «  Grandir dignement », j’ai passé pas mal de temps en prison pour mineurs.  Oui, quand vous êtes en prison vous êtes dépendant de votre famille car c’est la famille qui peut apporter en prison des vêtements, des chaussures. Mais les distances sont importantes et la famille ne peut pas se déplacer. Pour rejoindre la capitale, il me fallait 12 heures de taxi brousse pour parcourir 500 km. Le prix du billet d’avion était pour moi trop cher.

Ça sonne. Nous descendons dans la cours de récréation pour aller à la rencontre des jeunes et continuer notre échange.

Après la rencontre les jeunes ont exprimé leurs impressions

Baptiste : Florian est très courageux, gentil et c’est beau ce qu’il a fait pour les Malgaches et c’est bien de faire ça. La rencontre m’a fait comprendre qu’il faut être plus généreux pour les autres, être là pour les autres et ne pas d’avoir peur de se surpasser. Son parcours m’inspire mais je n’ai pas assez de détermination dans le projet. Il me manque du courage et l’envie pour me jeter dans l’aventure. Le temps du volontariat n’est pas un temps perdu car il s’intègre dans une communauté avec toutes les exigences que ça demande. Il a partagé la vie de pauvres gens. La rencontre m’a permis de découvrir qu’il y a des jeunes qui font du volontariat. Le temps passé ensemble était très agréable et plein d’espoir pour l’humanité.

Victoire : Elle est très belle sa démarche. Son parcours m’inspire : faire les trucs que j’ai peur de faire et d’aller aider des gens dans le besoin. Après avoir réfléchi, j’aimerais bien faire l’expérience du volontariat un jour car c’est le temps de sortir de chez moi et de trouver ma voie dans la vie. Ce n’est pas un temps perdu au contraire ça peut être un nouveau départ. En l’écoutant, son parcours m’a donné envie de faire la même chose. La rencontre était très enrichissante.

Clément : J’ai trouvé sa démarche très intéressante et son parcours respectable. Sa vie montre qu’à tout moment, on peut changer d’avis et que si nous le voulons, on peut arriver à réaliser des projets. Personnellement, je ne préfère pas prendre de risque car malheureusement j’ai tendance à abandonner facilement ce que j’essaye de changer. Le volontariat, c’est une façon d’apprendre des choses de la vie pour préparer son futur et aussi aider les autres à changer sa vie positivement. Ce qui est positif, c’est que j’ai appris qu’il existe des Associations comme « VIDES » ou « Grandir Dignement ». En plus, on peut être éducateur de rue à Mayotte. C’est vraiment un très beau parcours.

Arthur : Le parcours de Florian est beau mais ça ne m’inspire pas car je n’aime pas me déplacer. Je suis heureux là où je suis et le volontariat ça ne m’intéresse pas. C’est une très bonne personne qui a fait de bonnes choses dans sa vie et en plus, il est très sympa. La rencontre était très intéressante mais ce qui me soupirer, c’est qu’il a fait beaucoup d’études pour finalement changer complétement son projet.

Axel : C’est une très bonne démarche et je suis content d’apprendre son histoire car c’était bien pour lui et pour les autres. Côté positif de cette rencontre, c’est que ça nous a appris la vie des jeunes de Madagascar et à Mayotte. Il faut reconnaitre qu’il a eu du courage de faire ça. La vie est dure là-bas. Son exemple peut nous inspirer de faire la même chose.  La rencontre était simple et très enrichissante.

Jean – Claude : J’ai trouvé ça super de revenir à son ancienne école. On revient et on comprend qu’il est fier de ce qu’il a pu vivre. Il m’a fait comprendre qu’il n’est jamais trop tard pour trouver sa vocation. Ça peut être intéressant de pouvoir aider et soutenir des gens. Mais le plus important est de le faire de bon cœur. C’était très intéressant, j’ai appris la valeur de la vie. Je trouve cela cool de faire des activités avec des jeunes en prison. Florian, je suis heureux de t’avoir rencontré.

Priscillia : Il a fait un bon parcours. J’ai trouvé sa démarche très intéressante. Je ne suis pas capable de faire la même chose car il a eu beaucoup de responsabilités et je ne préfère pas prendre autant de risques. Il était très courageux dans sa démarche. J’ai appris beaucoup de choses sur la vie à Madagascar.

Leonard : Je trouve ça intéressant, voir de nouvelles cultures et  vivre à l’étranger. Ce qui m’a le plus plu, c’est qu’il est parti dans une aventure car c’était un très long voyage et sans savoir ce qui l’attendait sur place. Je préfère prendre des risques et tout rater que ne rien faire du tout. Le temps du volontariat, ce n’est pas un temps perdu car nous allons à la rencontre d’inconnu. Il faut apprendre à gérer son temps. La rencontre avec Florian était dépaysante.

Mateo : Florian a eu une super démarche, très touchante. Ça m’inspire pour aller voyager et visiter d’autres pays dans le monde. La rencontre m’a ouvert les yeux sur une réalité que j’ignorais complètement. Son discours était beau, il est très courageux et la rencontre était très émotionnelle.

Théo : La rencontre était très intéressante. C’est un très beau projet, très concret et en plus, j’ai appris beaucoup de choses. Il se donne les moyens et ça nous fait réfléchir. Ça ne me fait pas peur de partir à l’aventure car d’ailleurs, je voudrais vivre en Suisse. Mais le volontariat, c’est un temps donné aux autres donc perdu car pendant ce temps-là, on n’apprend pas de métier.

Oussama : La rencontre était très intéressante. C’était cool. Florian a bien profité de sa vie. Pour moi, le temps du volontariat, c’est un temps perdu dans nos vies mais très instructif. La rencontre était enrichissante,  intéressante et très cool.

Clément : Sa démarche n’est pas commune et peut permettre aux gens qui aiment voyager ou qui ont un parcours atypique de s’inspirer de cette histoire. Sa démarche ne m’inspire pas dans ma propre vie car je n’ai aucune envie d’avoir un parcours comme lui et c’est un temps perdu à mon goût.

Rivaldo : La rencontre était très captivante, intéressante. Ça m’a appris beaucoup de choses. Mais sa démarche me n’inspire pas dans ma propre vie car je n’ai pas le courage de faire un long volontariat. Son histoire, c’est un pur bonheur.

Jérémy : Très intéressant, un parcours atypique avec plein de découvertes. Florian a rencontré beaucoup de gens et il est devenu plus sociable. Je ne préfère pas prendre de risque car j’aime beaucoup la France et mon petit confort. Jamais je ne prendrai ce risque, surtout en Afrique un continent très peu développé. Le temps du volontariat nous apprend beaucoup de choses. C’est une expérience de vie, mais on perd de l’argent et on n’a pas d’expérience professionnelle. Je voudrais lui poser une question : Quel est ton travail maintenant ?

Henry : Sa démarche est très mature, j’ai bien aimé son histoire. La vie de Florian m’a dit qu’il faut supporter la douleur.  Gagner de l’argent est important dans la vie, nous avons beaucoup de chance en France. Je ne voudrais pas faire de volontariat car je suis concentré sur mes études. La rencontre m’a fait comprendre la valeur de la vie. C’est généreux, il est bien d’avoir fait ce choix respectable mais je ne le fais pas. C’est une expérience intéressante.

Alexis : C’est très bien ce qu’il a fait pour les pauvres, ceux qui sont en grandes difficultés. Sa démarche est géniale car il aide les jeunes qui n’ont pas de moyen de s’en sortir.  Je ne ferai pas ça car il me manque de l’argent et je préférerai ne pas prendre de risque. La rencontre m’a permis de me rendre compte de la situation dans laquelle vivent certaines personnes.

Loïc : Sa démarche est bénéfique pour nous car il nous appris beaucoup de choses et surtout de croire en mes rêves, dans ma vie professionnelle. Dans la vie, il faut prendre des risques pour avancer et quand on suit ce qu’on aime, tout devient possible. Le volontariat, ce n’est pas mon délire.

Pierre : C’est tôt pour se lancer dans ce défi mais le résultat est très beau, il doit être fier de lui. Il nous a montré qu’il faut croire en ses rêves car tout est possible. J’ai beaucoup de respects pour les personnes qui veulent rendre service, c’est très beau mais moi je ne suis pas fan. Florian est courageux est c’est très beau.

Baptiste : C’est une démarche très intéressante car il vient en aide aux plus défavorisés : un super parcours. Même si j’adore voyager, je ne me verrai pas dedans car j’ai des problèmes d’argent et le courage me manque. En plus, ce ne sont pas des choses qui m’intéressent. Je préfère faire des choses qui me plaisent. J’ai appris des nouvelles choses notamment comment la vie à Madagascar est différente de la nôtre. Vraiment, on n’a pas à se plaindre. La rencontre était intéressante, un peu effrayante mais assez cool.  Je voudrais lui poser des questions : Est –il est heureux ? Ça lui a plus le temps de volontariat ?

Yacine : J’ai appris beaucoup de choses. J’ai bien aimé mais je ne suis pas capable de faire ça. J’ai trouvé sa super que quelqu’un vienne nous parler d’un pays en Afrique. Il nous a donné envie de voyager. La rencontre était calme dans bon ambiance, super, géniale, impressionnante.  Il doit être fier de son parcours et il nous a appris beaucoup de choses.

Ilies : Il nous a rencontré une belle histoire. Ça m’a intéressé. Il nous appris qu’il faut être heureux avec ce que l’on possède car il y a des gens dans des situations pires que nous.  Avec 100 euros, c’est le prix de nos chaussures, ils sont obligés de survivre. C’est vraiment fou. Sans vous mentir, pour moi le volontariat, c’est un temps perdu. J’ai compris qu’il est possible de rendre heureux les gens qui manquent d’affection. C’est incroyable mais vrai.

Les étudiants ont partagé leurs impressions sur sa démarche.

Benoît : Il a fait les mêmes études que nous et sa démarche est intéressante. Il nous montre que nous pouvons changer de « vie »  si nous le souhaitons. Le volontariat, c’est un temps de préparation pour l’avenir, pour les autres et pour soi-même. C’est aussi le moment de la confrontation des points de vue différent. La rencontre m’a permis de découvrir une expérience professionnelle, enrichissante, agréable et très originale.

Quentin : La rencontre était très utile avec un bon regard critique sur le monde. Je n’oserai pas faire de volontariat car je serai seul, loin de ma famille et de mes amis.

Alix : C’est une démarche très courageuse. C’est une ouverture sur une réalité de la vie. Et une prise de conscience sur la chance que l’on a. J’ai toujours eu envie de faire un projet humanitaire. Et je trouve ça magnifique et extrêmement instructif et enrichissant. Cela donne envie de faire la même chose mais il me manque du courage ; c’est la peur de l’inconnu. Mais je pense que c’est quelque chose à faire dans sa vie. Le temps du volontariat, ce n’est absolument pas une perte du temps ! C’est une façon de découvrir le monde et de se découvrir soi – même. Je voudrais souligner le côté positif de la rencontre car j’ai pris conscience de la valeur de la vie. Si je devais résumer cette rencontre, je dirais : Amour, Don de soi et découvrir une Réalité du monde. PS : Victor devrait partir pour se rendre compte de la valeur de la vie et de l’ARGENT !

Thomas : Il m’a fait comprendre qu’il y a des conditions de vie horrible en dehors de la France donc c’est bien de les aider. Sa démarche est logique. Je n’ai pas de temps pour voyager ni de l’argent. Le volontariat c’est un temps perdu car on ne gagne pas d’argent on aide gratuitement. Je me suis posé la question si ceux qui ont reçu son aide faisaient les choses gratuitement. J’ai rencontré une personne ouverte et très courageuse.

Caroline : Sa démarche nous sensibilise plus sur les pays pauvres comme Madagascar et peut nous faire réfléchir sur une situation et une démarche qui est bien. Son parcours nous fait découvrir une vie simple et qu’il suffit d’aider les gens dans le besoin pour être heureux. Je voudrais faire du volontariat mais j’ai l’impression que je ne serai pas à ma place. Le volontariat c’est un temps pour préparer l’avenir pour les autres et une ouverture d’esprit sur le monde qu’on ne réalise pas forcément  en ces temps de misère. Le côté positif de la rencontre, c’est que j’ai appris des choses et qu’avec un BTS on peut faire ce qu’on veut. La rencontre était très intéressante.

Thomas : C’est un très bon projet. C’est un projet cool. J’aime bien donner de mon temps pour faire ce qu’il me plait. Je compte être chef scout pour donner mon temps.

Romain : Florian a été très sympa, accueillant, décontracté durant l’heure de la rencontre. Son parcours m’inspire pour aller de l’avant et faire les bonnes choses avec très peu de moyen. Je trouve que le volontariat n’est pas un temps perdu puisqu’il est consacré à la rencontre de l’inconnu et d’un nouveau mode de vie etc… La rencontre était enrichissante, agréable et chaleureuse.

Bastien : C’est quelque chose de très intéressante et captivante de connaitre autre chose que notre BTS et de nous montrer une autre réalité sur la vie. Sa vie pourrait m’inspirer à essayer de faire ce genre de choses  ou alors faire un voyage pour me rendre compte du monde qui m’entoure. Il me manque le courage car nous sommes bien dans notre confort mais c’est quelque chose d’autre que d’aller partager la vie de gens pauvres. Florian a très bien expliqué son voyage et ce qui lui est arrivé pendant son séjour. La rencontre était AGREABLE, COOL, et m’a donné envie de partir.

Thomas : C’était cool, on a pu voyager sans frais, sans bouger de notre chaise. Que du bénef et en plus, très instructif. Je sais que je ne veux pas faire ça car ce n’est pas mon objectif dans ma vie. La rencontre était très positive car nous avons eu 1 heure où nous avons pu nous reposer.

JANIEC